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Secrets de glace.

 
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Hannibal
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MessagePosté le: 04 Avr 2009, 22:03    Sujet du message: Secrets de glace. Répondre en citant

Prologue:

Cela fait maintenant 50 ans... 50 longues années depuis la chute de Soltis au fin fond des nuages. Sous le règne d'Enirque, l'empire Valuan parvint à se remettre debout en un temps record, recouvrant ainsi la plus grande partie de ses moyens et surtout... de sa terrible armada. Mais la mort brutale de l'empereur dans un accident de navigation vint semer le trouble à Valua. En effet, le prince n'avait aucun héritier légitime et n'avait pas eut le temps de laisser son testament. S'ensuit alors une période de troubles pour Valua qui manque de plonger dans la guerre civile. Mais un homme parvint à ramener l'ordre et le calme sur le continent de la lune jaune... l'amiral Mendoza. Il fut le premier amiral de l'armada Valuanne sous le règne de l'empereur Enrique. Nommé à ce poste par ce dernier en personne, il était l'un des plus fervent défenseur de la cause impériale et son indéfectible loyauté envers la couronne lui permis facilement d'accéder au trône à la mort de l'empereur. Quelques familles aristocratiques valuannes parmis les plus aisées s'opposèrent à ce parvenu arriviste mais ils furent remis au pas avec une sévérité qui attestait de la volonté de gouverner du nouvel empereur.


L'amiral Mendoza, premier amiral de l'armada impériale valuanne.

Et c'est avec une poigne de fer que débutait le règne de l'empereur Mendoza, soucieux de maintenir l'ordre et la discipline dans l'empire.




Plus à l'Est, sous les rayons ardents de la lune rouge, la civilisation nasreanne se remit tout doucement des atrocités commises par les forces d'invasion valuannes il y a 50 ans. Bien que moins sévèrement touché que le continent valuan, le royaume dut affronter une période de crise sans précédent après le départ des forces valuannes. En effet, le nasultan était mort, chose qui ne s'était encore jamais produit auparavant car il y avait toujours eu un successeur pour prendre la relève. Mais cette fois, le royaume de Nasrad se retrouvait décapité. Après 10 longues années de luttes intestines, un homme parvint à s'opposer au milieu de ce chaos politique... le sheikh Al Rahem. Descendant d'une des plus nobles familles nasreanne, cet homme s'était beaucoup distingué par sa volonté de redonner au royaume sa grandeur passée. Fidèle à ses ambitions, il remodela et reconstruisit Nasr dans un grand effort de modernisme. La capitale fut reconstruite, le royaume fortifié et la flotte réarmée. La puissance de Nasr parvint bientôt à égaler celle du nouvel empire valuan.



Le nasultan Al Rahem lors de sa prise de pouvoir.


Bien que désormais vieux, le Nasultan est toujours plein de vigueur et il sait qu'il peut compter sur son fils, le prince tarik.

Avec la mort du prince Enrique, les relations entre le royaume de la lune rouge et l'empire de la lune jaune se sont considérablement dégradées pour en revenir à un stade particulièrement précaire. Les deux puissants royaumes ne cessent de se regarder en chien de faïence prêt à répondre à la moindre agression de l'adversaire.

Au milieu de ce climat de tension, le continent Ixa'taka fut épargné par la politique des deux royaumes et la luxuriante forêt de la lune verte put panser ses blessures en toute quiétude, sa population étant restée dans les traditions ancestrales malgré cette nouvelle ouverture avec le monde extérieur. Le palais Ixa'takan, précédemment détruit par les valuans, fut reconstruit et la civilisation Ixa'takane put de nouveaux prospérer avec la nature de leur continent. Mais cette quiétude ne dura qu'un temps car la mort de l'empereur Enrique raviva la flamme colonisatrice des valuans et notemment du nouvel empereur, Mendoza. Bien que réticent à l'idée de voir les valuans revenir sur leur continent sacré, les ixa'takans ne purent empêcher l'installation de colonies valuannes sur le continent vert. Bien que peu importantes, ces petites enclaves valuannes permettent aux vaisseaux de l'empire de se ravitailler et d'embarquer les marchandises négociées avec la population locale. Cette nouvelle voix de commerce qui transite par l'océan central fut bien vite assaillie par les pirates noires mais aussi par les pirates bleus qui voyaient là l'opportunité de s'enrichir. Selon certaines rumeurs, même des pirates ixa'takans seraient récemment apparus.

A l'extrême Est du globe, le royaume Yafutoman, débarrassé de toutes luttes internes et brillamment gouverné par le prince Daigo, entreprit une politique d'ouverture et de commerce intense avec les autres royaumes. Le récif noir ayant été balisés, les navires marchands pouvaient désormais emprunter sans risque cette voie qui fut autrefois la Némésis de plus d'un marin. Le royaume de la lune bleu se développa rapidement, découvrant de nouvelles technologies et partageant les siennes avec les royaumes voisins.
Mais la mort du prince Daigo vint troubler cette période d'échange. Le nouvel empereur, Muramasa, entreprit de fermer les frontières de son royaume à tous les étrangers. Et bien vite, les échanges avec Yafutoma se raréfièrent pour finalement disparaître. Nul ne sait ce qui se passe à l'intérieur du royaume de la lune bleue mais les relations politiques qu'il entretient avec le royaume de Nasr et l'empire Valuan ne laissent rien présager de bon. Une nouvelle force venait d'être jetée dans la balance.

Loin au Nord... très loin. Le royaume de glace restait inchangé et ce depuis des siècle. Battus par des rafales de vents gelés, les terres de glaces restaient silencieuses, gardant leurs précieux secrets au coeur de l'antique capitale du royaume, Glacia.
Mais les secrets du continent de la lune mauve étaient sur le point de se réveiller...



***********

Voilà une petite introduction à ma fic à laquelle je n'ai toujours pas trouvé de nom d'ailleurs. Bien que nouveau sur le forum, j'ai déjà écrit pas mal de fic et de nouvelles sur le net. Mais attention je n'ai encore jamais réussi à terminer une fic en entier, cette fois sera peut être la bonne. Vous pouvez laisser vos commentaires et je me ferais une joie de les lire et d'y répondre si questions il y a. Sur ce bonne lecture... enfin j'aurais dut dire ça en haut de post puisque maintenant vous l'avez lu lol
_________________
L'expérience est un bon professeur mais il est sévère.


Dernière édition par Hannibal le 08 Avr 2009, 21:38; édité 1 fois
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Hannibal
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MessagePosté le: 05 Avr 2009, 17:39    Sujet du message: Répondre en citant

Chapitre un: Fleur des neiges.


Blanc... ce devait être le premier mot qui lui venait à l'esprit lorsqu'il contemplait les vastes étendues gelée du continent des glaces. De la neige à perte de vue, le tout balayé par des vents violents et froid qui vous griffait le visage et faisait geler vos larmes en quelques secondes. Et comme à chaque fois qu'il regardait cet horizon blanc et immaculé, il se sentait petit... tout petit face à l'immensité du continent... il était comme...

-Hey! Mike! Arrêtes de rêvasser et aide moi un peu! C'est que ça court vite ces bêtes là! La voix sortit le jeune homme de ses rêveries qui se retourna pour voir Bart courant après un groupes d'oiseaux des neige, un grand sac en toile dans la main.

Mike soupira devant son camarade marin emmitouflé dans plusieurs épaisseurs de vêtements chauds en fourrure. Il dégagea l'écharpe de sur son nez et le froid lui assaillit les lèvres et le nez.


-Je croyais que l'autre équipe en avait capturé assez?! Cria-t-il pour couvrir le bruit du vent.
-Ouais mais le capitaine a dit qu'il n'y avait pas de quota limite et qu'on était payé à la pièce! Réplique le marin en plaquant au sol un des oiseaux tandis que les autres s'enfuyaient en agitant leurs ailes ridicules dans une vaine tentative de s'envoler.
-Sérieux?! S'étrangla Mike. Bouge pas, j'viens t'aider!

Le garçon trotta jusqu'à son camarade pour l'aider à mettre l'oiseau dans le sac. Mike se redressa pour passer la main sur son front et un étrange sentiment le parcourut, comme un malaise soudain alors qu'un frisson lui parcourait l'échine. Un mugissement étouffé parvint à ses oreilles et il regarda frénétiquement à gauche et à droite pour en découvrir la source.

-T'as entendu?! Demanda nerveusement le jeune homme.
-Hein? De quoi tu parles?! Surenchérit le marin en fourrant la tête de l'oiseau dans le sac.
-Je sais pas... j'ai entendu un... une espèce de cri comme si quelqu'un marmonnait!
-Ca doit être ton imagination! C'est le vent qui fait ça ici! Le vieux Carlos avait cru entendre sa mégère de femme alors qu'il était partit se soulager dehors! Il est rentré complètement terrorisé, t'aurais dut voir ça, c'était à mourir de rire! Elle doit vraiment être effrayante sa bonne femme pour sûr!
-Oui... Marmonna Mike. C'est sûrement le vent...
-Quoi?! Hurla Bart en mettant sa main devant son oreille.
-Rien! Rentrons au navire maintenant! le vent commence à souffler fort et ça sent le blizzard à plein nez!
-Je suis d'accord et puis on a pas d'autres sacs! Dit-il en désignant le sac qu'il venait de mettre sur son dos et qui gigotait. Dépêchons-nous, vaudrait mieux pas que le vent est effacé nos traces sinon on nous retrouvera transformés en glaçon!
-Arrêtes de parler de malheur tu veux! Lui cria Mike légèrement anxieux des dires de son camarade.
-Ah ah ah! C'est plus fort que moi! Allez on rentre!

Mike acquiesça de la tête et remis son écharpe en place devant son nez et sa bouche alors que les deux hommes reprenaient le chemin du navire. Le plus jeune des deux lâcha un dernier regard inquiet à l'horizon blanc avant de revenir en trottant vers son camarade.

*******************************************

Ralentis par la tempête, les deux marins mirent bien une bonne demie-heure pour retourner au bâteau, "le Robuste". Il méritait bien son nom, c'était un vieux cargo basé sur les schéma standardisés valuans. Sa coque était intégralement en fer sombre et il ne possédait aucune arme à bord qui aurait put lui permettre d'engager un combat naval. Sa fonction était simple mais indispensable; acheminer les marchandises en toute sécurité et ce quelques soit les conditions. Il était propulsé par un puissant moteur qui lui permettait de traverser la plupart des récifs célestes mais sans plus. Ses cheminées crachaient en permanence une épaisse fumée noire et huileuse qui piquait horriblement les yeux et le nez. Mike eut la malchance de devoir nettoyer le pont arrière, juste derrière les cheminées, alors que le navire était en marche, il avait pleuré pendant deux jours à cause de la fumée. C'était en fait une sorte de bizutage de la part des plus vieux marins qui savaient très bien que le pont arrière ne pouvait être nettoyé qu'à l'arrêt. Actuellement, "le robuste" était amarré au bord du continent de glace, dans la partie Nord pour être plus précis. Le navire et la passerelle avaient du être attachées à de solides pieux plantés dans la glace tellement le vent était violent dans la région.

Mike et Bart montèrent la passerelle non sans peur comme à chaque fois car bien qu'elle était solidement ancrée dans la glace, la passerelle ne protégeait pas ceux qui l'empruntaient des violentes bourrasque qui pouvaient survenir à tout temps. Il montèrent à bord, gratifiant d'un geste de la main le marin qui montait la garde sur le pont malgré la déferlante de neige et la faible température. Ce dernier les salua d'un getse de la main en grognant un
"A quand la relève bon sang?!" Mike er Bart descendirent l'escalier qui menait aux cales et tout de suite la chaleur devint insupportable et presque oppressante avec leurs chauds manteaux d'hiver. Bien qu'à l'arrêt, le capitaine avait décidé de laisser les moteurs tourner pour fournir un peu de chauffage à l'équipage mais il était difficile voire impossible d'en régler la précision. Bart déposa son sac à l'entrée du réfectoire avant de retirer toutes les épaisseurs de vêtements qu'il portait. Mike ne tarda pas à l'imiter et retira son écharpe ainsi que sa grande veste à capuche.
Mike était une jeune homme de 17 ans, pas très grand mais les épaules carrées, il faisait une bonne demie-tête de moins que les autres membres d'équipage et à cet égard il était encore considéré comme un enfant par beaucoup des autres marins du "Robuste". Ses yeux d'un vert profond lui donnait un regard à la fois doux mais aussi sévère. Son visage était encadré d'une chevelure rousse comme le feu qu'il essayait de toujours garder courte même s'il n'était pas le roi des coiffeurs. Il laissait plusieurs mèches de devant à une taille plus longue que la normale et c'est pour cela qu'il prenait soin de placer un bandana sur son front pour éviter qu'elles ne lui tombent constamment en travers du visage.
Le jeune homme passa la main dans les cheveux pour les ébouriffer un peu avant de balayer la pièce du regard. Cinq marins étaient assis aux tables du réfectoire: trois d'entre eux étaient concentrés sur une palpitante partie de dés tandis qu'un autre marin se contentait de les observer en buvant son loqua. Le dernier marin dormait tranquillement, la tête placée dans ses bras croisés sur la table, un léger ronflement s'échappait de sa bouche. Bart récupéra le sac qui gigotait encore un peu mais bien moins que tout à l'heure, la bestiole devait être fatigué sûrement. Le marin fit signe à Mike qui le suivit jusqu'à l'escalier situé au bout du réfectoire. Ce dernier menait à la cale et aux marchandises du navire... et c'était une marchandise bien bruyante que "le Robuste" devait convoyer. Parqués dans un enclos en bois, une vingtaine d'autres oiseaux des neiges braillaient et piaillaient entre eux. Ces "manchots" comme le vieux Carlos les surnomme était la marchandise du navire. Un zoo de la capitale valuanne avait passé commande auprès de la confrérie des marins de lui ramener une poignée d'oiseaux des neiges en échange d'une coquette somme et la confrérie avait mandaté le capitaine du "Robuste" d'aller accomplir la mission. Parti depuis l'île des marins, le navire avait fait escale à Maramba avant de faire route pour l'Océan Sud. Arrivés à la moitié de ce dernier, "le Robuste" avait coupé plein Sud pour traverser le récif céleste qui le séparait du continent de glace. Cela faisait six jours qu'il étaient amarrés au continent et que la mission avait débuté. Cette dernière s'était avéré bien plus facile que prévu, en effet, ces drôles oiseaux semblaient pulluler dans la région et ils n'étaient pas bien sportifs aussi leur capture n'était pas très difficile. Leur courir après avec un sac était largement suffisant et à la portée des marins du "Robuste".
Bart déversa le contenu de son sac dans l'enclos et le "manchot" se mit à courir vers ses congénères en espérant y trouver un peu plus de sécurité.


-Voilààà... bart se redressa pour s'essuyer le front et jeter le sac en toile dans un coin de la cale.
-Et beh... avec celui là ça nous en fait... Mike commença dénombrer les oiseaux du doigt. vingt-trois. Ca devrait nous rapporter gros.
-Tu l'as dit gamin! Tonna une voix derrière eux.

Les deux marins se retournèrent pour voir arriver le capitaine. Malgré sa jambe de bois qu'il avait acquis suite à un boulet de canon, ni Bart ni Mike ne l'avait entendu venir au milieu du piaillement des oiseaux des glaces. Le capitaine Rowell était un vieux bonhomme à la cinquantaine passé mais qui tenait toujours une forme olympique. C'était un petit bonhomme trapu et out en muscle et en nerf. Une barbe broussailleuse de couleur noir venait décorer son visage et couvrir certaines cicatrices obtenues alors qu'il n'était un simple marin. Sur son épaule reposait toujours un gros amachou gris qui répétait certain mots du capitaine. Ce dernier avait argué que son petit "Fliffy", c'était le nom du hamachou, était réellement capable de parler mais tout les membres d'équipage du navire étaient quasiment certains que le capitaine était en fait ventriloque.
Le capitaine Rowell était un homme certes un peu frustre aux premiers abords mais les marins sous ses ordres savaient que c'était un véritable coeur d'or prêt à aider quiconque dans le besoin. C'est grâce à lui que Mike avait put prendre le ciel en vérité...
Le jeune homme s'était introduit clandestinement à bord du "Robuste" dans l'espoir de devenir marin et lorsqu'il fut découvert par l'équipage, le capitaine l'accepta à bord malgré les contestations de l'équipage et il devint le mousse du navire. Pendant deux ans il s'acquitta de toutes les corvées qui lui était demandés et il trouva sa place et prouva sa valeur en tant que marin au sein de l'équipage.
Le capitaine Rowell aimait beaucoup le "p'tit Mike" comme les marins l'appelaient et il lui rappelait un peu sa jeunesse et notemment la première fois où il s'était embarqué sur un navire. Le capitaine était un vieux dur à cuire et un vétéran des voyages, il avaient déjà nombre de traversées à son actif et était même allé jusqu'à Yafutoma deux fois en passant par le récif noir. Plus rien ne lui faisait peur désormais. Mike l'admirait beaucoup et il espérait lui aussi devenir le capitaine de son propre navire un jour.


-Voilà qui devrait nous rapporter gros. Dit le capitaine en s'approchant de l'enclos.
-Gros! Gros! Gros! Hurla le amachou sur son épaule.
-Devrions nous en ramener plus mon capitaine? Questionna Bart.
-Non mon garçon... si nous nous attardons trop ici, nous pourrions avoir du retard. Qui sait combien de temps la traversée de l'Océan Sud pourrait nous prendre au retour. Je préfère ne pas trop miser de temps et ces quelques bestioles suffiront amplement. Allez vous reposer, vous avez bien travaillé.
-Oui cap'taine! Répondirent en coeur les deux marins qui réempruntèrent l'escalier menant au réfectoire.

A peine était-il arrivés en hauts que la porte du réfectoire s'ouvrit brutalement pour laisser rentrer un homme encore emmitouflé dans ses vêtements de fourrure qui se mit à crier.

-Venez vite les gars! Où est le capitaine?!
-Je suis là! Répondit l'intéressé. ma peau a beaux être plus dur que de la terre cuite, je ne suis pas sourd comme un pot.
-Il faut que vous veniez vite Capitaine! C'est Harry...il ... il Reprit le marin à bout de souffle, et une pointe de panique dans la voix.
-Calmes toi, respires profondément et dis moi tout dans le détail.
-Oui... c'est Harry, alors que nous chassions les "manchots", on est entré dans une grotte où ils s'étaient réfugiés et c'est là qu'Harry est tombé dans un trou. On a pris des cordes et on est descendu le chercher mais là... y avait... y avait comme un vieux temple, tout en glace... on... on sais pas du tout ce que c'est.
-Un temple en glace? Le capitaine arqua un sourcil. Et Harry, comment va-t-il?
-Il est vivant par contre il a une jambe cassée... qu'est-ce qu'on fait cap'taine?

Rowell réfléchit à peine quelques secondes avant de répondre.

-Enfilez vos manteaux les gars! On va voir de quoi il s'agit.
-Les gars! Les gars! Les gars! Reprit le gros Fliffy.


*************************************************

Les rafales de vents étaient encore plus violentes que jamais tandis que le blizzard s'intensifiait. La visibilité était quasiment nulle si bien qu'il fallait marcher en file indienne pour ne pas se perdre dans ce désert gelé.

-Un peu de cran les gars! Tonna la voix du capitaine à laquelle ne vint pas s'attacher les répétitions du gros Fliffy resté à bord du navire.

Les marins répondirent en coeur avant de poursuivre leur lente progression au milieu de la tempête. Mike s'était mis en troisième position après Bart et le capitaine faisait la tête de file. Sa vieille jambe de bois ne le ralentissait nullement et c'étaient même les marins qui semblaient avoir du mal à tenir la cadence du vieux Rowell.


-On est encore loin mon garçon?! Demanda-t-il au marin encore affolé qui les guidait.
-Non on est plus très loin... regardez! Répondit ce dernier en pointant du doigt la tempête de neige.

En plissant des yeux on pouvait distinguer de hautes formes sombres et menaçantes derrière l'épais blizzard. C'était des montagnes, "le Robuste" avait accosté près de quelques montagnes et les marins avaient put les voir depuis le ciel mais perdus au milieu de la tempête il était extrêmement difficile de les repérer.
Après une bonne demie-heure de marche supplémentaire, les marins arrivèrent enfin à destination. Dans le flanc rocheux d'une des montagnes, on pouvait distinguer un trou relativement large... l'entrée une grotte sombre et profonde d'après ce que pouvait voir Mike. Une étrange lumière semblait se balader à l'entrée mais une fois plus proche, le jeune mousse put constater que ce n'était qu'une lanterne qu'agitait un marin lourdement vêtu pour leur montrer le chemin. Une fois à l'intérieur de la grotte, le rugissement du blizzard ne semblait plus être qu'un lointain murmure et les membres d'équipages purent retirer leurs capuches à bords de fourrure.


-Comment va Harry? S'inquiéta le capitaine en retirant la neige de sur ses épaules.
-Ici! Répondit une voix dans l'obscurité de la caverne.

Le marin à la lanterne fit quelques pas plus loin dans la grotte et la lumière de son outil vint révéler un Harry allongé dur le sol, la jambe gauche raide et le pantalon déchiré.

-Ca pique un peu mais c'est trois fois rien. Poursuivit le blessé avec un sourire forcé sur les lèvres.
-Tant mieux mon garçon... maintenant reposes toi et évites de bouger. Lui répondit le capitaine avant de se retourner vers l'homme à la lanterne. Et la chose que vous vouliez me montrer?
-Par ici... Le marin désignait les profondeurs de la caverne avec son doit.
-Bien... Chuck et Bart, vous restez pour faire une atèle à Harry. Les autres suivez moi. Reprit le capitaine d'un ton autoritaire.

Guidés par la lueur vacillante de la lanterne, le groupe de marins se laissa guider à travers les boyaux tortueux de la grotte. Des stalactites et des stalagmites de glace décoraient le chemin, donnant une allure irréelle à la lumière de la lanterne qui venait se refléter dessus. Le bruit des gouttes d'eau tombant sur la roche rythmait la marche des marins qui se sentait légèrement étouffés dans un endroit pareil. Soudain, le porteur de lanterne s'arrêta en levant la main.

-Faites attention... c'est ici qu'Harry a glissé. Et pour illustrer ses dires, il tendit la lanterne dans l'obscurité pour dévoiler une longue pente de glace parsemée de rochers et autres stalagmites. On peut l'emprunter en sautant d'un rocher à l'autre mais soyez prudent, la roche reste glissante avec ce froid.

Le marin ouvrit le chemin en tenant bien haut sa lanterne pour éclairer le chemin des autres et un à un, les marins s'engagèrent dans la pente. Mike sautait rapidement d'un rocher à l'autre, il était encore jeune et avait le pied sûr et agile. Il trouvait cela même trop facile alors qu'il regardait les autres marins progresser avec précaution. Il sourit pour lui même avant que son pied ne dérape sur un morceau de givre qui subsistait sur un rocher. Il tomba dans la pente gelée en poussant un cri paniqué quand soudain... sa tête heurta le sol gelé à moitié couvert de neige. Il avait glissé à peine à cinq mètres de la fin de la pente. Son coeur battait encore la chamade et il jetait des regards inquiets aux alentours tout en se palpant le corps pour être sûr de ne s'être rien cassé. La tête du vieux Rowell apparut au dessus de lui.

-Hé hé hé... plus de peur que de mal mon garçon?
-Ou... oui cap'taine... Répondit Mike en se redressant sur ses deux jambes et sous les rires taquins des autres membres d'équipage.

Mais bientôt les rires laissèrent place à des murmures d'étonnements alors que les marins regardaient un coin de la caverne, des yeux de merlan frits et la bouche pendante. Mike se retourna pour voir de quoi il s'agissait et lui même ne put que rester ébahi devant ce qu'il voyait. Devant les marins se trouvait un bâtiment entièrement fait de glace et ressemblant à un petit mausolée. Les murs, de couleur cristal, semblaient produire une lumière étincelante et à la fois magique si bien que le fond de la grotte n'avait nul besoin de lanterne ou de torche pour être éclairé.


-Eteins ta lumière... pas besoin de gaspiller l'huile... La voix du capitaine n'était plus qu'un souffle, lui même semblait perturbé par ce qu'il avait devant les yeux.

Le porteur de lanterne s'exécuta sans dire mot et la lumière vacillante de la flamme finit par s'éteindre avec cette dernière. La lumière produite par le bâtiment semblait encore plus éblouissante maintenant la lanterne éteinte. Et ils restèrent bouche bée pendant une minute avant que le capitaine n'ose faire un pas et commencer à monter les marches de l'escalier en glace qui menait à l'édifice.


-Arrêtez cap'taine! C'est un lieu sacré! Vous allez être maudit si vous y allez! Cria un des marins. Des murmures d'approbation vinrent le rejoindre.
-Et après? Le capitaine se retourna, un sourire aux lèvres. Je suis déjà maudit. Il tapota sur sa vieille jambe de bois. Et si je dois être condamné à voguer sur les océans du globe jusqu'à la fin des temps... alors je ne pourrais pas rêver meilleure malédiction pour un vieux marin comme moi. Et il continua de gravir les marches l'une après l'autre sous les yeux médusés des membres d'équipage... sauf ceux de Mike. Ils étaient remplis d'admiration et pétillaient d'excitation.

Il ne put s'empêcher de suivre le capitaine et de monter lui aussi les marches. Les marins hésitèrent un instant avant de les suivre, le pas et la démarche hésitants. Arrivé en haut des marches, Mike s'arrêta un instant pour contempler les pierres qui constituaient l'édifice tandis que la capitaine n'hésitait pas à pénétrer à l'intérieur. Les pierres semblaient avoir été taillées avec une précision hors du commun et aucun ciment ou mortier ne semblait avoir été utilisé, c'est comme si les pierres avaient été empilées les unes sur les autres et qu'elles tenaient en parfait équilibre sans pour autant fragiliser le bâtiment. En y regardant de plus près, chaque pierre s'était vu gravée de centaines... non de milliers de petites glyphes et motifs divers dont le sens même échappait totalement au mousse. Relevant la tête, il tourna ses yeux vers l'entrée du mausolée. Aucune porte mais l'intérieure était sombre et il fallait plisser des yeux pour y discerner ne serait ce que son chemin. Malgré la luminescence du bâtiment, l'obscurité intérieure tranchait littéralement avec le reste du bâtiment.


-Cap'taine... vous êtes où? Lança Mike, peu rassuré par ces ténèbres.
-Ici mon garçon! Répondit une voix dans l'obscurité alors qu'une silhouette bougeait légèrement ce qui semblait être un bras pour indiquer sa position. Aaah ça va pas... dis à Chris de rallumer sa loupiotte, on va en avoir besoin.

Mike n'avait pas besoin de relayer l'ordre que déjà le marin avait rallumé sa lanterne pour pénétrer d'un pas tremblant à l'intérieur, la lumière de sa lanterne éclairant un tant soit peu la pièce. C'était une petite salle sans meuble... à l'exception d'un étrange sarcophage situé au milieu de la pièce. Le capitaine était penché sur ce dernier, une vitre de verre noir recouvrait le dessus de l'objet.

-Impossible de voir quoi que ce soit... Marmonna le vieux Rowell en tentant de discerner quoi que ce soit à travers l'habitacle du sarcophage.

Entre temps, les autres marins avaient réussi à vaincre leur peur et à pénétrer dans la pièce, non sans une lueur d'anxiété dans le regard. Mike s'approcha du capitaine, de l'autre côté de l'étrange cercueil qui semblait avoir été fondu dans de l'argent pur.


-Vous en pensez quoi cap'taine? Demanda le jeune mousse.
-Mmmh je ne sais pas ce qu'il y a à l'intérieur de ce machin... mais je sais que cette découverte fera plaisir à la guilde des marins. Ca devrait nous rapporter un "p'tit bonus". Répondit-il en souriant. Il nous faudra juste localiser et noter ces coordonnées quelque part.

Mike détourna les yeux pour regarder un peu plus en détail les murs de la pièce; ils étaient semblables à ceux de l'extérieure mais des inscriptions plus profondes y étaient gravées. Là encore, leur sens échappait complètement au mousse qui soupira en posant sa main sur le sarcophage pour s'appuyer. Ses doigts passèrent sur un petit carrée noir qui s'illumina soudainement en clignotant quelques secondes. L'instant d'après, la salle entière fut baignée de lumière alors que les diodes gravées dans les murs s'allumaient soudainement d'une couleur bleutée. Les marins sursautèrent en réprimant difficilement un cri de panique et de surprise. La lanterne tomba au sol avant de se briser.

-Ventre Saint bleu! S'exclama le capitaine alors qu'il regardait les murs, les yeux grands ouverts.
-C'est de la magie ou qu...Hé! Cria Mike alors qu'il retirait prestement sa main du sarcophage qui commençait à remuer légèrement.

Le jeune homme fit quelques pas en arrière alors que l'étrange cercueil commençait à léviter un mètre au dessus du sol. Soudain, la vitre noire qui le recouvrait devint transparente en un instant, dévoilant son contenu à travers un verre embué. Le capitaine hésita un instant avant de s'approcher pour souffler sur la chose. La buée s'évapora doucement au contact du souffle chaud de l'homme qui ouvrit de grands yeux en découvrant l'intérieur du sarcophage.


-Crénom de bon dieu! Souffla-t-il.

[i]Mike finit par approcher pour poser son regard sur le cercueil et n'en revint pas non plus. A l'intérieur du sarcophage reposait le corps allongé d'une jeune femme, les mains croisées sur la poitrine. Elle était déposé sur un lit de fleurs blanche... comment diable pouvait-on trouver des fleurs dans le coin? De ce qu'il pouvait voir, la jeune fille portait un étrange serre-tête en argent qui encadrait des cheveux blancs assez courts qui descendaient au niveau de la nuque. Le léger sourire sur son visage donnait à Mike l'impression de regarder un ange endormi. Mais ce qui le dérangeait le plus, c'était les étranges habits qu'elle portait, Mike n'en avait jamais vu de tels auparavant. C'était une longue robe mauve avec d'étranges motifs brodés, celui qui l'avait confectionné devait être un grand maître en la matière.


-C'est... une fille... Murmura Mike alors que les autres marins s'approchaient pour voir à leur tour cet être humain qui leur paraissait pourtant si étrange.

Ils restèrent là pendant quelques minutes à contempler cette "belle au bois dormant" lorsque le capitaine les tira de leurs rêveries.


-Bah alors bandes de moules célestes... vous attendez quoi pour l'emmener?
-Hein mais... elle est morte? Questionna un des marins affolé à l'idée e trimballer un cadavre.
-Je ne sais pas gamin... mais si elle l'était vraiment alors elle serait déjà un squelette depuis longtemps. On va la ramener à bord du navire... peut être que le doc pourra nous en dire quelque chose.

Le "doc", comme ils l'appelaient affectueusement, était le médecin de bord du "Robuste" mais c'était aussi la personne la plus cultivée et la plus intelligente de l'équipage. Si quelqu'un devait savoir quelque chose à bord, ça devait être lui.

-Alors? Qu'est-ce que vous attendez? S'impatienta le capitaine devant la couardise de son équipage.

Mike fut le premier à saisir le sarcophage même si son coeur battait à tout rompre dans sa poitrine. Le cercueil d'argent n'opposait aucune résistance et il flottait là où Mike l'emmenait. Après quelques secondes, Bart vint l'aider à sortir le sarcophage du mausolée. C'est alors que le jeune mousse remarqua le carrée noire qu'il avait touché précédemment, d'étranges symboles lumineux y étaient affichés et semblaient changer de forme toutes les secondes. Mike n'y prêta pas attention alors qu'il commençait déjà à remonter la longue pente de glace devant l'édifice de glace. Une lueur irradiait depuis le sarcophage si bien que la lanterne ne leur était plus nécessaire pour se repérer dans le noir. Et c'est sous cette lumière blanche que Mike remarqua autre chose dans la pente. Il laissa le sarcophage aux mains de Bart et s'accroupit pour poser la main sur la glace. Sous cette dernière, on pouvait deviner les formes géométriques et répétitives d'un grand escalier...

-Alors mon garçon? Ramènes toi ou on t'abandonne! L'interpella le capitaine en haut de la pente avec les autres marins et le sarcophage.
-Ah... j'... j'arrive cap'taine!

Le garçon grimpa rapidement la pente pour arriver en haut alors que les autres avaient déjà pris un peu d'avance. Il souffla un instant au sommet de la pente avant de frissonner à nouveau... ce même frisson qui l'avait saisi une heure plus tôt au milieu de ce désert gelé. un frisson aussitôt suivi par ce mugissement inquiétant et profond qui semblait venir de derrière lui. Le mousse se retourna lentement pour contempler le temple mais il ne put rien discerner d'autres que les ténèbres en bas de la pente... le mugissement s'était tue.

-C'est juste le vent... juste le vent... Tenta de se rassurer Mike en trottant pour rattraper les autres.
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Dernière édition par Hannibal le 07 Avr 2009, 23:47; édité 2 fois
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MessagePosté le: 05 Avr 2009, 17:47    Sujet du message: Répondre en citant

cool tu nous fait une suite de soa ^^ LA??
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- Ok Bye bye ! très heureux
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MessagePosté le: 05 Avr 2009, 18:24    Sujet du message: Répondre en citant

En quelques sortes mais sans les persos principaux du jeu bien qu'on en retrouvera certains mais 50 ans plus vieux.
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MessagePosté le: 07 Avr 2009, 23:48    Sujet du message: Répondre en citant

Et voilà qui clos le chapitre Un! Bonne lecture!
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MessagePosté le: 11 Avr 2009, 10:16    Sujet du message: Répondre en citant

O__O j'aime! très heureux
continue de nous écrire la suite!
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MessagePosté le: 13 Avr 2009, 0:10    Sujet du message: Répondre en citant

Et on est partis pour le deuxième chapitre, bonne lecture à tous!

PS: si un admin ou un modo pouvait me dire s'il était possible d'écrire en arcadien sur le fofo, ce serait gentil, merci! (si c'est possible, pouvez vous rapidement modifier le passage en anglais pour qu'il apparaisse en arcadien, merci!)



Chapitre 2:Réveil sous les lunes.

Mike trempa à nouveaux sa serpillière dans le seau d'eau avant de l'essorer et de la passer au bout de son balais. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas eu à nettoyer le pont, à vrai dire beaucoup de corvées d'extérieures avaient été mises de côté durant leur séjour sur le continent de glace. Les incessantes tempêtes de neige et le froid intense rendait périlleuse ce genre de tâches. Mais ils n'étaient plus sur le continent de la lune mauve et le boulot devait être fait désormais.
Cela faisait deux jours qu’ils avaient repris le ciel, deux jours qu’il avait recommencer à faire les corvées… et cela faisait deux jours que le « doc » n’étais pas sortis de son cabinet. Il avait passé ces dernière 48 heures à étudier le mystérieux sarcophage en argent que les marins avaient ramenés de la grotte. Il n’était pas sorti de son laboratoire et c’était Mike lui même qui lui amenait ses repas. Antonio Pasquez ou plus communément appelé le « doc » par les marins du « Robuste » était un homme sec et droit, dans la trentaine environ. Il avait étudié la médecine à l’académie du haut Valua avant d’atterrir sur ce vieux rafiot si bien que beaucoup des membres d’équipage se demandaient ce qu’un homme tel que lui pouvait bien faire à bord. C’était apparemment une vieille connaissance du capitaine et c’est pour cette raison qu’il l’avait accepté à bord. D’autres rumeurs le désignait comme un criminel notoire Valuan qui aurait tenté d’échapper à la justice de l’empire en changeant d’identité pour finalement naviguer sur un vieux bateau de commerce. A vrai dire, Mike était lui aussi tenté par ces rumeurs. Il n’avait jamais vu une personne aussi froide et sinistre que le « doc ». Ses traits taillés au couteau et sa petite moustache à la valuanne ne lui avait jamais inspiré confiance. Il lui faisait penser à un scalpel, un objet simple mais précis et tranchant. Mike ne l’aimait pas et il lui semblait que c’était réciproque bien qu’il n’en ai jamais eu la preuve. L’idée que cette jeune fille se trouvait désormais entre les mains d’un pareil homme lui donnait un haut le cœur épouvantable qui finissait par s’apaiser aussi vite qu’il se remémorait le visage de l’inconnue endormie.
Il avait rêvé d’elle… les deux dernières nuits. Son visage à la peau pâle et ses cheveux blancs flottant au vent… cette simple image avait le pouvoir d’apaiser le jeune garçon en un instant. Elle se tenait debout, au milieu d’un champs de fleurs blanches… les mêmes que celles dans son étrange cercueil. Elle regardait l’horizon et la lune… une lune mauve. C’est alors qu’elle paraissait terrorisée… elle tremblait. Elle se tournait alors vers lui, les yeux pleins de larmes et la main tendue pour qu’il la saisisse. Il tendait le bras et le mugissement résonnait dans sa tête, ce même mugissement qu’il avait entendu sur le continent de glace. La fille et le champs de fleur disparaissait alors dans les ténèbres et Mike rouvrait les yeux pour revenir à la réalité.

Le jeune mousse s’arrêta d’astiquer le sol.

Ces rêves le troublait. Malgré la présence rassurante de la jeune fille, malgré sa proximité… il se sentait mal à l’aise… il se sentait comme un sourd perdu au milieu d’une foule tapageuse… sans qu’il puisse comprendre ne serait-ce qu’un mot. Il aurait voulu… il aurait voulu pouvoir la comprendre… il aurait voulu pouvoir l’aider mais elle semblait si distante à chaque fois. Mike serra le manche de son balais en se mordant la lèvre.


-Hé Mike! Si t’as fini de briquer le pont, ranges le matériel! Le cap’taine te demande! Lui cria le vieux Carlos depuis le pont supérieur. Mike émergea de son songe et se retourna vers le marin.
-Ah…euh…J’arrive!

Le jeune mousse rangea en quatrième vitesse le seaux d’eau et le balais dans la remise du pont avant de se diriger vers les quartiers es marins dans les entrailles du vaisseau. Il arriva devant la porte de la cabine du vieux Rowell et frappa énergiquement sur cette dernière.

-Quelle énergie! Rentre donc mon garçon! lui renvoya une voix à moitié étouffée par l’épaisseur de bois robuste de la porte. Mike s’exécuta rapidement en refermant soigneusement la porte derrière lui.
-Vous m’avez demandé capitaine?

La chambre du capitaine était bien loin d’être luxueuse. Assez petite et étroite, elle ne possédait aucun meuble en dehors du lit et d’un vieux bureau… et du perchoir de Fliffy bien entendu. Un petit hublot formait la seule source de lumière naturelle dans la cabine même si elle était toujours supplée d’une ou deux bougies allumées par le capitaine et installées sur le bureau. Le vieux Rowell était assis à ce dernier, rédigeant une quelconque note dans son journal de bord à l’aide d’une vieille plume. Il jeta un œil par dessus son épaule et sourit avant de revenir à son livre.

-Oui mon garçon… je voulais que tu sois là. Le « doc » m’a dit qu’il avait fini d’analyser cette chose. J’ai pensé qu’aller écouter ce qu’il a à dire serait intéressant. Et je veux que tu sois là.

Mike déglutit à la seule idée de se retrouver dans la même cabine qu’Antonio.

-Et… mais pourquoi vous voulez que je sois là?
-Je sais pas… sûrement ma vieille intuition de loup de mer, qui sait? Le capitaine se releva en ricanant et le gros Fliffy vint se percher sur son épaule.
-Qui sait! Qui sait! Brailla-t-il.
-Allez suis moi. Le « doc » nous attend.

Il enfila son vieux bicorne bleu et prit le chemin du cabinet médical. Le jeune mousse le suivait de près, appréhendant la simple idée de se retrouver en face du sinistre médecin de bord.
La jambe de bois du capitaine résonnait dans les couloirs du navires comme une pendule qui résonnait aux oreilles de Mike. Ils arrivèrent finalement devant la porte de la cabine où une plaque de métal gravée indiquait qu’ils étaient bien arrivé au cabinet du « doc ». Le vieux Rowell tourna la clenche et entra sans attendre… il fallut quelques instants à Mike pour faire de même. Le dispensaire de bord était assez grand pour accueillir cinq couchettes en plus du bureau et du lit personnel du docteur. L’endroit était toujours propre, si impeccable que cela en devenait dérangeant pour Mike qui aimait bien dénoter les petites imperfections d’un lieu ou d’un travail. Il pensait que c’était naturel et que personne ne pouvait être parfait mais là… ça le mettait mal à l’aise. Sans parler de cette pesante et perpétuelle odeur de désinfectant qui agressait les narines dès qu’on rentrait dans la pièce. A première vu, le « doc » n’était pas là et le jeune mousse soupira en espèrent pouvoir sortir.


-J’aimerez bien que vous frappiez avant d’entrer… ce serait un minimum. Lança une voie monotone et sans émotions. Mike se raidit d’un coup alors que le médecin émergeait de la pièce située au fond du dispensaire en s’essuyant les mains avec une serviette blanche.
-Je sais…je sais… mais un vieil homme comme moi peut facilement oublier ce genre de chose, hé hé hé! Répondit le capitaine en tentant de calmer les humeurs d’Antonio. Mais ce dernier pesta en s’approchant d’eux avant de déposer soigneusement sa serviette sur le dossier d’une chaise. Le « doc » portait son impeccable blouse blanche et ses petites besicles posées sur le bout de son nez rendaient encore plus tranchant le regard dur et froid du médecin. Ses yeux se posèrent sur Mike, indifférents. Ce dernier sentit un frisson lui parcourir l’échine et il détourna le regard pour finalement apercevoir le sarcophage en argent posé sur un des lits du dispensaire. Il ne pouvait pas la voire avec la distance mais tout de suite il s’apaisa lentement et tranquillement. L’envie de sourire le prenait presque.

-Alors? Comment va la patiente? Y a du nouveau? Demanda le capitaine, une pointe d’excitation dans la voie.
-Rien de rien. Soupira le médecin de bord. J’ai bien essayé de l’ouvrir mais rien à faire, c’est bien trop solide. Pour ce qui est de la jeune fille à l’intérieur, je dirais qu’elle est en vie d’après ce que je peux voire mais elle semble plongée dans un profond sommeil… magique sans doute. Je ne peux guère en dire plus sans l’avoir examinée. Mais je suis assez intrigué... Le « doc » sortit une petite pipe de sa poche et commença à la bourrer soigneusement.
-Que voulez-vous dire ? Questionna à nouveau le vieux Rowell, un sourcil arqué.

Le médecin termina de préparer sa pipe et gratta une allumette pour venir allumer le tabac . Rapidement, l’odeur du tabac chaud vint se mêler à l’odeur de désinfectant du dispensaire.

-C’est le sarcophage en lui même qui m’intrigue… je n’ai jamais rien vu de tel auparavant. J’ai beau eu chercher dans mes livres, il désigna une étagère remplie de livres savants et scientifiques dont les simples noms donnaient la migraine à Mike, rien de rien. A mon avis, cette chose date d’avant les pluies de la destruction. Le médecin recracha un nuage de fumée grise dans l’air en croisant les bras.
-Les… pluies jaunes? Demanda timidement le jeune mousse en référence aux pluies de pierres de lune jaune qui avaient ravagées le continent valuan cinquante ans plus tôt. Antonio le regarda un instant, ses yeux tranchants comme un scalpel donnaient la chaire de poule à Mike.
-Non… les premières pluies… celles de l’ancien monde. Le médecin tira une nouvelle bouffée sur sa pipe, le regard à nouveau perdu dans le vide.
-Si… si vieux que ça ?! Suffoqua le capitaine en ouvrant grands les yeux sous la surprise.
-Peut être même plus vieux… je ne saurais pas dire. Reprit le « doc » en commençant à faire les cent pas dans la pièce.

Même s’il était originaire d’un lieux peu favorisé, Mike avait entendu parler des grandes pluies de la destruction. Le jour où les lunes décidèrent de punir les peuples de la terre pour avoir abusé de leurs pouvoirs. Mais il ne savait rien quant à l’ancien monde ou quant aux causes des pluies. Il voyait tout cela comme une image du passé et même plus comme une légende. Il tourna à nouveaux les yeux vers le sarcophage et put constater que les symboles rouges continuaient de défiler dans le petit cadre noir sur le côté du cercueil. Qu’est-ce que cela pouvait bien être? Le garçon ouvrit la bouche pour poser une question au médecin lorsque le capitaine le prit de cours dans son élan.

-Bah ça ne sert à rien de discuter plus longtemps de ça. Nous ne saurons rien tant qu’on arrivera pas à ouvrir cette fichue boîte! Le médecin acquiesça aux paroles de Rowell d’un hochement de tête. Mon garçon. Restes ici à surveiller cette chose, je vais avoir besoin du « doc » pour tenir le journal de bord du navire. « Doc », si vous voulez bien me suivre.

Le capitaine rouvrit la porte pour sortir dans le couloir, le médecin à sa suite. Ce dernier jeta un dernier regard à percer l’âme en direction de Mike avant de recracher un dernier nuage de fumée et sortit de la cabine. Le mousse se raidit une fois de plus avant de soupirer de soulagement lorsque le médecin referma la porte du dispensaire. Son cœur cognait fort dans sa poitrine et il avait les jambes flageolantes. Il se tourna vers l’étrange cercueil d’argent avant de saisir un tabouret pour aller s’asseoir à côté du lit. Là il put à nouveaux contempler le visage endormie et imperturbable de la jeune fille. Le même visage d’ange que lorsqu’il l’avait vu dans la caverne du contient de glace. Et là il repensa à ces dôles de rêves qui l’avaient assaillis ces deux dernières nuits. Il posa sa main sur la vitre du sarcophage dans l’espoir d’un quelconque changement, comme il l’avait rallumé accidentellement dans le mausolée… mais rien ne se produisit.
Il soupira en retirant sa main et posa à nouveaux ses yeux sur le visage paisible de la jeune femme. Elle devait avoir à peu près le même âge que lui… elle était belle… il pourrait rester là à la contempler pendant des heures. Il aurait bien aimé pouvoir lui parler… pouvoir la toucher… pouvoir l’aider… mais il en était incapable. Dehors la couleur du ciel changeait pour se retrouver ternie d’un orange mourant, signe que le crépuscule approchait. Et Mike restait là… à la regarder.

********************************************

Le réveil sonna à nouveaux et le bruit strident de sa sonnerie finit par agresser sauvagement les oreilles de Mike qui tourna la tête dans une vaine tentative d’atténuer le son. Il grogna un peu avant d’abattre sa main sur l’endroit supposé être occupé par le petit engin bruyant. Sa main heurta d’abord la petite commode avant de fouiller aveuglément le dessus du petit meuble. Ses doigts touchèrent quelque chose de lisse et froid, le réveil en métal allait bientôt pouvoir se taire… non, ce n’était pas le réveil qu’il avait saisi entre ses doigts… c’était un verre. Le jeune mousse releva péniblement la tête en ouvrant une paupière encore lourde. Il put distinguer le verre dans sa main avant de le redéposer sur la table basse à côté du lit. Tout ça n’était qu’un rêve, il se trouvait encore au dispensaire de bord à veiller sur la fille à l’intérieur du sarcophage. Mike se frotta paresseusement les yeux. Drôle de rêve quand même… rêver d’un réveil pour vous réveiller ensuite, ce n’était pas un rêve banal… surtout pour un réveil qui ne s’arrêtait pas.
Le mousse ouvrit pleinement les yeux avant d’identifier la source de la sonnerie… la cloche de pont? Non elle ne faisait pas ce genre de bruit… les minuteries des fours de la cuisine? Ils étaient bien trop loin du dispensaire pour qu’on puisse les entendre… mais alors quoi? Ses yeux se posèrent sur le sarcophage. Les chiffres rouges avaient cessé de défiler dans le petit cadre noir et désormais il affichait toujours le même symbole en clignotant et en émettant cette petite sonnerie. Mike comprit alors que c’était un minuteur intégré et que les symboles aperçus précédemment étaient en fait des chiffres… comme un décompte. Mais un décompte pour quoi se demanda-t-il.
Il n’eut pas le temps d’échafauder d’hypothèses là dessus que le symbole rouge disparut, laissant le cadre noir. Aussitôt après, le sarcophage recracha des petits jets de vapeurs par de quelconques orifices dissimulés sur les côtés du cercueil. Mike tomba de son tabouret sous la surprise et il resta par terre à regarder le sarcophage en action. Après quelques instants de dégazage, les jets de vapeur disparurent et la vitre du cercueil en argent s’ouvrit vers l’extérieure, laissant son contenu au contact de l’air libre.
Le mousse hésita un instant avant de se relever pour s’approcher du sarcophage. Il jeta un œil à l’intérieur, peu rassuré… la jeune fille semblait toujours dormir. Il soupira de soulagement avant d’approcher sa main du visage de la fille. Une sensation de froid intense le saisit alors que sa main pénétrait à l’intérieur du sarcophage. Il retira ses doigts pour souffler dessus et les frotter. Il regarda encore une fois le visage endormi… il était toujours aussi paisible et Mike se demandait si la jeune fille n’était pas en réalité morte avec le froid qui régnait dans le sarcophage. Il mit à nouveau sa main dans le cercueil et attrapa une des nombreuses fleurs blanches qui tapissaient le fond du cercueil. Il sortit l’étrange végétal et l’approcha de ses yeux pour pouvoir mieux le contempler. C’était vraiment une très jolie fleur… comme une fleur de jasmin mais elle semblait briller légèrement sous la lumière des lampes. Après quelques instants d’observation, la fleur prit une teinte brunâtre et se mit à faner à vue d’œil, retrouvant de la chaleur mais perdant de sa froideur. Mike regarda les étranges pétales pourries qu’ils avaient désormais dans la main avec fascination.
Un faible gémissement le tira de sa rêverie. Il lâcha la fleur morte et posa de nouveau ses yeux sur la jeune fille à l’intérieur du sarcophage. Elle bougeait… c’était faible mais elle bougeait légèrement. Sa poitrine se soulevait et s’abaissait au rythme de sa respiration lente. Mike s’approcha du visage de la jeune fille et le froid qui régnait à l’intérieur du sarcophage se faisait moins mordant alors qu’il se dissipait lentement. Les lèvres s’ouvrirent machinalement pour lui permettre de mieux respirer.
Les yeux s’ouvrirent lentement avant de contempler le plafond de la cabine. Le regard de la jeune fille se tourna vers le visage surpris et fasciné du jeune homme debout à côté d’elle. Ce dernier ne disait rien, il semblait juste la regarder avec de grands yeux. Elle ouvrit les lèvres pour parler. Sa voie était faible, presque un murmure.


-Qu…qui es-tu?

Le mousse ne répondit rien, trop surpris pour pouvoir formuler une réponse. Mais en vérité Mike n’avait même pas entendu la question tellement il était fasciné. Il avait en face de lui une personne qui était probablement née avant les pluies de la destruction. Combien d’années cela faisait-il? Beaucoup trop pour que le mousse s’en souvienne. Qu’allait-il pouvoir lui dire?

-Où suis-je? Répéta la voix fatiguée de la jeune fille qui finit par tirer Mike hors de ses rêveries.
-Euh…à… à bord du « Robuste »… Il avait mis quelques instants à répondre. Vous êtes-en sécurité ici.
-En sécurité… Répéta-t-elle avec une petite voix alors que ses yeux faisaient le tour de la pièce. Elle tenta de se relever en s’appuyant sur les bords du sarcophage mais ne parvint qu’à se redresser en position assise avant de se tenir les bras en frissonnant. J’ai froid…
-Ah… euh… attendez, je vais vous trouver une couverture ! Mike s’empressa de fouiller dans les armoires pour trouver ledit linge. Il s’approcha de la jeune femme et lui passa la couverture autour des épaules.
-Merci… Dit-elle timidement. Elle regarda le garçon avec insistance, une étincelle de curiosité dans les yeux . Mike se mit à rougir devant ce regard à moitié tendre.
-Qui es-tu ? Demanda-t-elle à nouveaux.
-Moi c’est Mike, je suis le mousse du navire. Cette fois ci il répondit avec assurance et un grand sourire aux lèvres, comme s’il affichait toute sa fierté dans le simple fait d’être mouse.
-Mousse?... navire? Questionna-t-elle, apparemment ignorante de ces termes.
-Oui oui, c’est moi le mousse à bord! Reprit-il fièrement en bombant le torse de façon ridicule. Et… Il redevint plus hésitant. Comment tu… euh comment vous vous appelez ?
-… Kaya… je m’appelle Kaya. Répondit-elle sur un ton hésitant.

Mike lui sourit en la regardant et les joues de la jeune fille rosirent alors qu’elle détournait le regard.

-Bougez pas ! Faut que je prévienne le capitaine alors restez ici s’il vous plaît j’en ai pas pour long. Déclara le mousse en se précipitant vers la porte.

Il ouvrit cette dernière et s’engouffrant dans le couloir, laissant la jeune fille dans la cabine, perdue dans ses pensée.
Mike devait parcourir la moitié du vaisseau pour arriver jusqu’à la cabine du capitaine et il arriva devant cette dernière, tout haletant. Il ne prit même pas la peine de frapper et défonça presque la porte.


-Raaah! Sursauta le capitaine. Evites de me faire peur comme ça gamin, j’pourrais avoir une attaque un de ces jours! Cria-t-il en posant une main sur son cœur.

Mike perdit son sourire lorsqu’il vit que le médecin était toujours avec le capitaine, assis dans un coin sombre de la pièce, accentuant le sentiment d’insécurité qu’Antonio pouvait provoquer chez les gens à proximité. Après tout s’il n’était pas revenu au dispensaire, c’est qu’il devait encore être avec le capitaine. A vrai dire, le « doc » ne quittait jamais son cabinet, même pas pour aller manger et il était très rare de le voire prendre l’air frais sur le pont.

-Alors mon garçon? Pourquoi as-tu l’air aussi pressé? Une tempête arrive? S’impatienta le vieux Rowell en tapotant du poing sa poitrine pour faire passer la surprise.
-Ah ! Mike avait été si dérangé par la présence du médecin qu’il en avait oublié l’essentielle de sa venue dans la cabine du capitaine. Cap’taine vous devez venir voir ça! La fille s’est réveillée!

Le capitaine suffoqua un peu en continuant de frapper du poing contre son coeur alors que le « doc » se relevait calmement pour aller dans le couloir, en direction du dispensaire.

-Y a-t-il d’autres nouvelles ou est-ce que ma vieille carcasse a-t-elle le temps de récupérer ? Le capitaine se releva en toussota pour emboîter le pas d’Antonio.
-Désolé cap’taine mais fallait que je vous prévienne.
-T’aurais put le faire plus gentiment…allez, allons voire comment se porte notre petite passagère.

Les deux hommes reprirent le chemin de la cabine médicale et lorsque Mike et le capitaine entrèrent dans le dispensaire, le médecin de bord se tenait au dessus du sarcophage ouvert mais il n’y avait plus de traces de la jeune fille. Le « doc » tenait une des fleurs blanches entre ses doigts avant que celle-ci ne fane aussi instantanément que la première.

-Et où est-elle partie cette jeune fille? Le médecin regardait Mike d’un air inquisiteur.
-Mais… je lui avais dit de rester ici… que j’en avais pas pour long. Bafouilla le garçon, le teint devenu livide.
-Allez calmes toi mon garçon. Si elle est pas là elle est sûrement ailleurs sur le navire. A moins qu’elle est sautée par dessus bord… Le cœur de Mike se serra à l’évocation de cette idée.

Le médecin releva la tête, comme si quelque chose avait attiré son attention. Le capitaine et Mike levèrent également la tête vers le plafond mais ils ne remarquèrent rien aux premiers abords… jusqu’à ce qu’une étrange mélodie leur parvienne aux oreilles. Cela venait de sur le pont. Mike réemprunta le couloir et commença à gravir quatre à quatre les escaliers menant sur le pont, le chant devenant de plus en plus fort à mesure qu’il s’approchait. La porte menant à l’extérieur était ouverte. Mike déboula sur le pont pour retrouver la jeune fille au milieu de ce dernier à regarder le ciel alors qu’elle chantait une douce et triste chanson dans une langue oubliée de tous.
Les étoiles étaient hautes et la lune Mauve, bien qu’éloignée désormais, pointait à l’horizon derrière le navire. Le pont était désert à l’exception de la jeune fille et du mousse, les autres marins avaient sûrement dut rejoindre leurs couchettes. Il ne devait plus rester que le timonier et la vigie d’éveillée à part eux.
Et Mike restait là, hypnotisé par la voie de Kaya qui lui semblait si triste et profonde alors qu’elle chantait sa chanson… la plus magnifiquea qu’il ait eut l’occasion d’écouter jusqu’à aujourd’hui.


Images of broken light which dance before me like a million eyes,
That call me on and on across the universe,
Thoughts meander like a restless wind inside a letter box they
Tumble blindly as they make their way
Across the universe
Jai guru deva om
Nothing's gonna change my world,
Nothing's gonna change my world.

Le médecin et le capitaine finirent par arriver sur le pont, à bout de souffle, ils n’avaient pas la même énergie et la même fougue que Mike. Mais il restèrent eux aussi captivés par le chant de Kaya. Une chanson triste et bercée de mélancolie qui pouvait toucher le cœur de n’importe quel homme… même le plus mauvais.

Mike en était sûr… c’était un ange qu’il avait devant lui.

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Dernière édition par Hannibal le 24 Jan 2010, 18:31; édité 1 fois
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MessagePosté le: 15 Avr 2009, 17:39    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai beaucoup aimé. Continue comme ça ^^
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Yuen
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MessagePosté le: 07 Mai 2009, 20:17    Sujet du message: Répondre en citant

C'est prometteur, j'ai parcouru ta fic rapidement mais ça me plait.
Je n'ai pas le temps de lire ni de faire un commentaire plus approfondi, je te souhaite simplement bonne continuation dans ton histoire.
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Et si on visitait la Suède? il y a de jolis lacs, un système téléphonique exceptionnel, des animaux intéressants dont le majestueux élan, qui a mordu ma sœur. Sans déc'! elle gravait ses initiales sur l'élan avec un cure-dents de son beauf dentiste...
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MessagePosté le: 08 Mai 2009, 9:52    Sujet du message: Répondre en citant

C'est gentil mais comme à chaque fois... la motivation s'envole très vite.
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MessagePosté le: 21 Juil 2009, 22:23    Sujet du message: Répondre en citant

Grande nouvelle, le chapitre 3 est en cours de rédaction...

Mauvaise nouvelle, je pars une semaine en Tunisie le 22 et il faudra attendre mon retour pour le voir sur le topic.
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