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Ma fanfiction, le retour
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Yuen
le Voleur Bleu
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MessagePosté le: 08 Sep 2008, 18:46    Sujet du message: Répondre en citant

Windows a planté, j'ai donc perdu toutes mes données, du coup, tout le travail de relecture que j'avais fait sur ta fic a disparu...-__-
J'avais bien avancé, j'étais prête à te l'envoyer, je maudis windows...

Me faut tout recommencer, cette fois j'aurai le réflexe de sauvegarder. XD
J'essaie de faire vite ^^
_________________
Et si on visitait la Suède? il y a de jolis lacs, un système téléphonique exceptionnel, des animaux intéressants dont le majestueux élan, qui a mordu ma sœur. Sans déc'! elle gravait ses initiales sur l'élan avec un cure-dents de son beauf dentiste...
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Din
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MessagePosté le: 08 Sep 2008, 21:32    Sujet du message: Répondre en citant

Ah je connais ce genre de situation... Je te comprends t'en fait pas ^^
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Yuen
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MessagePosté le: 17 Sep 2008, 20:17    Sujet du message: Répondre en citant

J'avance lentement mais surement ^^
J'espère pouvoir t'envoyer les trois chapitres suivants la semaine prochaine.
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Din
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MessagePosté le: 18 Sep 2008, 12:09    Sujet du message: Répondre en citant

Ok, merci d'avance ^^
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Yuen
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MessagePosté le: 27 Sep 2008, 21:55    Sujet du message: Répondre en citant

Je m'excuse du retard, ça m'ennuie de n'avoir pu le faire comme prévu mais il y a eu quelques évènements qui sont venus bouleverser mon planning...(Non, ce n'est pas mon PC qui a re-planté fort heureusement ! XD)

Enfin bref, j'essaye vraiment de te rendre tous les chapitres relus avant mon futur déménagement, enfin, s'il n'y a pas re-changement de projets...( C'est un plaisir de ne jamais savoir où l'on sera dans quelques semaines...-__- )

PS: Ceci dit, je n'ai pas apporté beaucoup de modifications il me semble. ^^
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MessagePosté le: 28 Sep 2008, 0:13    Sujet du message: Répondre en citant

Pas de problème. De toute façon, je peux attendre. Je suis plutôt occupée ces temps-ci à cause de mon cours d'infographie alors j'ai pris une pause d'écriture temporaire. Pour l'instant, je suis en train de penser à l'histoire de mes persos et je vais bientôt faire des fic-arts.
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Din
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MessagePosté le: 17 Avr 2011, 6:24    Sujet du message: Répondre en citant

Wow... Ça fait bizarre de relire ça... Devinez quoi, je retravaille sur la fic... encore! Cette fois-ci, il s'agit vraiment de la version finale. L'histoire va être jumelée à une histoire originale d'un ami, appellé Retsuken. (J'écris les deux fics, mais l'idée de Retuken et les personnages sont les propriétés de mon ami, Jeremy) L'histoire au départ reste un peu la même, mais Din, Maest, Alfonso et De Loco ont subis pas mal de modifications côté background et les persos originaux ont eu une scéance de relookage. Avis à ceux qui seraient toujours intéressés.
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MessagePosté le: 17 Avr 2011, 12:43    Sujet du message: Répondre en citant

Je le suis. Mais bon, pour ce qui est d'avoir du temps pour le lire, ça va être assez hardu je le crains. Surtout en ce moment avec les examens qui approchent à grand pas. Mais après cela, pas de soucis. =)
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Din
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MessagePosté le: 17 Avr 2011, 15:59    Sujet du message: Répondre en citant

Merci de continuer de suivre ça malgré tout ce temps. Je peux pas tellement commencer à poster tout de suite par contre. Je dois demander la permission à Jay pour poster Retsuken aussi. Bon là on va me dire rien à voir avec la fic d'Arcadia, pas les mêmes protagonistes, pas le même univers, pas le même scénario. C'est quoi le rapport? Il y en aura un, pour l'instant l'histoire des deux récits progresse lentement, mais les scénarios se rejoignent.

Cette fois-ci les chapitres sont beaucoup plus long et détaillés, histoire que ça ressemble plus à un roman. Donc ça fait au moins 20 pages ou moins (je pense que le minimum était 18 ) J'irai recréer les topics quand j'aurai plus avancé. Je suis encore à 11 pages dans le chapitre 2. En attendant, je ferai un topic fic-art.
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MessagePosté le: 23 Avr 2011, 11:26    Sujet du message: Répondre en citant

Ok ça marche. Hâte de voir cela. Surtout que je garde un bon souvenir de ta fic heureux
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MessagePosté le: 08 Juin 2011, 6:22    Sujet du message: Répondre en citant

Okay après un bon moment sans nouvelles. Je suis revenue. J'avance lentement mais sûrement. L'écriture a été interrompue après le chapitre 2, mais je vais reprendre l'écriture. Voici donc le premier chapitre. Pour l'instant faudra pas trop s'attendre à de grandes différences, mais ça devrait se remarquer heureux

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Chapitre 1 : Les cristaux de lunes

L’amiral marchait d’un pas rapide, sans prendre le temps de s’attarder à son environnement, avec une seule idée en tête : sortir de la grande forteresse au plus vite. Son cœur battait à toute allure, tandis qu’il descendait les escaliers menant à la sortie. Ce n’est qu’une fois dehors qu’il s’arrêta pour reprendre son souffle et tenter de se calmer les nerfs. Il reprit sa marche peu de temps après, d’un pas un peu moins pressé tout en ce remémorant sa journée. Comment les choses ont-elles pu se détériorer ainsi...?

Tout avait commencé une semaine avant, une nuit dans l’océan central.
L’amiral Alfonso Valdez était en mission pour l’impératrice Téodora, dirigeante du puissant empire de Valua, l’un des plus larges continents d’Arcadia. Alfonso vouait un grand respect pour son impératrice, il l’honorait et exécutait ses ordres avec fierté, mais cette nuit là, il avait certains doutes. Depuis quelques temps, il ne participait plus aux audiences de l’impératrice. Elle ne voyait que le grand commandant de l’armada, Galcian et son vice capitaine Ramirez et ne lui disait pas un mot de ce qui pouvait bien se dire durant ces rencontres.

C’était à la fois frustrant et inquiétant. Après tout, il était le premier amiral de l’armada, deuxième au commandement après Galcian, mais il restait que lui au moins était de sang royal. Il était l’un des neveux éloignés de l’impératrice. Bien que cela ne lui permette aucun accès direct au trône, il avait quand même un rang important. Et à présent, tout ce qu’il savait c’est qu’il devait retrouver une Silvite, une descendante de la civilisation d’Argent. Selon l’impératrice, cette personne aurait les informations nécessaires sur la localisation des cristaux de lunes.
Évidement, comme la bonne majorité des gens bien instruits de la haute société, Alfonso connaissait bien l’histoire d’Arcadia.

Il avait étudié les anciennes civilisations et leurs incroyables avancées technologiques qui étaient très supérieures à celles d’aujourd’hui. Les civilisations avaient à l’époque crée des armes de destructions massives, presque invincibles : Les Gigas. Ces béhémoths étaient activés par les cristaux de lunes qui étaient des pierres de lunes concentrées à leur forme la plus pure. Il n’était pas nécessaire d’être un génie pour savoir que la soif de pouvoir de ces civilisations a mené à une guerre mondiale.

Les Gigas avaient été relâchés et semaient la destruction et le chaos dans tout Arcadia. Tout cela avait pris fin durant les pluies de la destruction. Il s’agissait de la catastrophe naturelle la plus dévastatrice et la plus mystérieuse que le monde ait connu. Les pierres de lunes tombaient par milliers partout à travers la planète jusqu’à ce qu’ils ne restent plus que quelques survivants par civilisations. Depuis, les civilisations se sont rebâties, même si les grandes connaissances de l’époque ont été perdues.

Des questions demeuraient dans son esprit par contre. Alfonso avait beau se remémorer ses connaissances en histoire, mais il n’arrivait toujours pas à comprendre pourquoi l’impératrice voulait absolument ces cristaux. L’empire de Valua n’était-il pas assez puissant? Même si les conflits politiques persistaient avec le continent de Nasr, ils n’avaient pas besoin de ces Gigas et Alfonso ne voyait pas la nécessité d’étendre leur pouvoir davantage.

Il n’avait rien contre le fait que Valua gagne de nouveaux territoires, mais vouloir la domination du monde était de la pure folie. Le système ne fonctionnerait jamais. L’impératrice aurait dû le savoir, alors pourquoi voulait-elle tant trouver cette Silvite et puis où faudrait-il la chercher de toute façon?Tout cela le dépassait, Alfonso ne pouvait pas s’empêcher de penser que Galcian et son subordonné lui auraient mis des idées dans la tête. Galcian était au commandement de l’armada depuis presque sept ans à présent et depuis ce temps, l’armada changeait de plus en plus : de nouveaux amiraux au poste de commandement et une armée plus agressive qu’avant.

Alfonso avait failli se voir refuser le rang de premier amiral à cause de Galcian, mais sa famille avait sût mettre la pression nécessaire pour qu’il soit admis. Normalement, cela n’aurait pas été nécessaire, il aurait été promu sur-le-champ, mais pour certaines raisons, le commandant ne voulait pas de lui dans ses rangs. C’est à ce moment là qu’il commençait à avoir des doutes sur Galcian. Pourquoi le refuser alors qu’il était de loin le plus fidèle serviteur de l’impératrice? Sans compter ses nombreux talents…

Galcian cachait sûrement quelque chose et Alfonso voyait déjà venir une future trahison, ou même un coup d’état contre l’impératrice. Après tout c’est lui qui avait vivement suggéré à l’impératrice de trouver ces cristaux. L’amiral secoua la tête, tentant de chasser temporairement ses inquiétudes. Il était beaucoup trop tôt pour faire part de ses soupçons. Pour l’instant il se contentait seulement d’obéir tout en restant alerte aux agissements de Galcian.

« Lord Alfonso, notre radar vient de détecter quelque chose ! …Ça descend juste en face de nous ! »

La voix de l’un des soldats le fit sortir de ses pensées et il regarda droit devant lui, par les hublots de la salle de commandement juste à temps pour voir un objet passer droit devant le vaisseau. Il écarquilla les yeux devant cela. C’était apparu aussi subitement qu’une étoile filante, mais c’était beaucoup trop gros pour en être une. Il s’agissait encore moins d’une pierre de lune, mais c’était trop petit et rapide pour être un vaisseau ordinaire.
Alfonso n’avait plus le temps de se poser des questions à présent, il ordonna tout de suite qu’on poursuive cet… étrange objet.

Le vaisseau Valuan prit de la vitesse. Le premier amiral scruta l’horizon qui commençait tranquillement à s’éclaircir, signe que le soleil allait se lever dans un peu moins qu’une heure. Il avait réussi à rattraper ce qui était en réalité un très étrange vaisseau. Il ne pouvait pas voir très bien la forme exacte mais il était minuscule en comparaison du leur. Il n’avait pas de moteur visible, mais l’arrière du…vaisseau émettait d’étrange lumières. Il n’y avait pas de toit donc on pouvait y voir une silhouette qui semblait faire face à un tableau de bord. Il n’y avait pas de doutes : Il venait de trouver la Silvite.

Alfonso ne put s’empêcher d’avoir malgré tout un mince sourire. En la capturant, il accomplirait sa mission et ainsi continuerais de monter dans l’estime de l’impératrice. Peut-être saurai-t-il la convaincre plus tard de changer d’avis. Il n’était peut-être pas trop tard. Il pouvait toujours lui prouver qu’il était le meilleur placé comme grand commandant…

« Parfait… À mon commandement, ouvrez le feu ! Ne la toucher pas directement, nous devons la garder en vie pour l’interroger…Feu ! », Ordonna-t-il.

Aussitôt dit que ses canonniers commencèrent à attaquer le vaisseau. De toute évidence, il n’était pas fait pour le combat. Aucun canons ni moyen de défense. Alfonso eut un sourire en coin et repoussa une mèche de ses cheveux de son œil. Tout se passait exactement comme prévu. L’engin fut arrêté, et ses soldats s’apprêtaient déjà à récupérer la Silvite. L’un de ses subordonnés le contacta par la radio:

« Amiral, la Silvite est à l’intérieur du vaisseau, elle est inconsciente, mais elle n’a que quelques blessures légères.

Alfonso se tourna vers son vice capitaine.

-Bien, nous pouvons nous charger de la rencontrer en personn…»

Il fut interrompu par une violente secousse. Elle fut si soudaine qu’il perdu l’équilibre et du être rattrapé par son vice capitaine. L’amiral se redressa vite fait et s’écria :

« Que se passe-t-il !?

- La coque vient d’être touchée ! On nous attaque !, répondit l’un des Valuans.

-Quelqu’un nous attaque !? Qui oserait s’en prendre à un vaisseau de l’armada ?... Vous ! Comment se fait-il que vous ne l’ayez pas détecté plus tôt !? Vous êtes payés pour empêcher qu’une telle situation se produise ! Où se trouve ce vaisseau ?

-À tribord, il se cache parmi les nuages. Ce drapeau… Des pirates de l’air ! », S’exclama la vigie.

Le voilier s’approchait si rapidement que l’amiral n’eut pas le temps de donner l’ordre de tirer, les pirates allaient embarquer !

« Gardes ! Dépêchez-vous d’aller sur le pont et disposez de ces vermines ! »

Son dernier ordre ressemblait plus à un cri hystérique qu’à un commandement de professionnel, néanmoins les soldats se ruèrent à l’attaque tandis que deux pirates, visiblement assez jeunes, embarquaient.
Alfonso se contenta d’observer le combat, les mains crispées sur le tableau de bord, en espérant que tout allait se régler au plus vite. Ce raid ne pouvait pas tomber plus mal…

C’est avec horreur qu’il vit les deux hors-la-loi écraser les deux premiers gardes qui s’étaient attaqués à eux. Juste au moment où les renforts arrivaient et où l’amiral croyait que la situation revenait en sa faveur, d’autres pirates plus expérimentés arrivaient pour prêter main forte aux deux plus jeunes. Le Valuan sentait déjà des sueurs froides perler sur son front. Il reconnaissait leur capitaine, il l’avait si souvent vu sur les avis de recherche : Dyne Inglebard, celui qu’on surnommait Blue Storm…

Tandis que le capitaine et les autres membres de l’équipage combattaient ses soldats, Alfonso remarqua les deux premiers pirates, un adolescent suivi d’une jeune fille armée d’un boomerang, se dirigeaient vers l’intérieur de son navire. L’amiral donna un violent coup de poing contre le tableau de bord en laissant échapper un juron. Il devait sortir d’ici au plus vite ! Au même moment, un des gardes arriva, tenant une femme vêtu de blanc dans ses bras : la Silvite. Il fit signe à son vice capitaine de s’en occuper et envoya l’autre homme au combat.

Puis, Alfonso se dirigea vers les escaliers pour rejoindre la salle des canots de sauvetage, suivi de son adjoint qui transportait la jeune femme inconsciente sur son épaule. Ils continuèrent leur route sans encombre et purent ralentir un peu, le Valuan savait qu’il y a encore d’autres soldats pour le défendre s’il arrivait quoi que ce soit.Il s’arrêta uniquement lorsqu’il entendit une porte s’ouvrir à l’étage inférieur. Ce n’était que les deux adolescents et il y avait au moins cinq soldats à proximité. Ils ne pouvaient certainement pas les battre tous à la fois…

« Alors, des pirates de l’air ont décidé…d’infester mon navire, lança-t-il avec mépris.

Ces derniers levèrent les yeux après avoir entendu la provocation.

-Je suis l’amiral Alfonso Valdez, fils de l’une des familles les plus prestigieuses de l’empire Valuan. Vous devriez vous sentir honorés d’être en ma présence…

-C’est ça oui… Qui est cette fille ? Je ne pensais pas qu’un homme de votre…rang s’abaisserais à faire un enlèvement, répliqua le jeune homme.

-Pfff… Très observateur pour un bandit, mais bon assez perdu de temps. Gardes, disposez de ces pestes ! », Ordonna-t-il.

Cinq Valuans foncèrent sur les deux pirates. Alfonso observa la scène, le sourire aux lèvres. Tout n’était peut-être pas encore perdu.

Cependant, son sourire s’effaça bientôt lorsqu’il remarqua l’adolescente qui reculait dans un coin tandis que l’autre s’occupait de tenir les soldats à l’écart avec ses deux sabres. En regardant de plus près, il voyait que la jeune femme avait les yeux rivés sur ses gardes, mais son regard était absent. Elle ne les regardait pas, c’est comme si elle regardait au travers d’eux. C’est là qu’il comprit ce qu’elle était en train de faire, mais il était déjà trop tard.

« Pyri ! », s’écria t-elle.

Il écarquilla les yeux tandis qu’il regardait des flammes apparaître autour des cinq hommes. Tandis que quelques uns couraient dans tous les sens en criant de douleur, d’autres tentaient de se rouler sur le sol pour éteindre le feu. Une tentative bien inutile puisque c’était un feu crée par la magie.

« Si vous voulez mon vaisseau à ce point, prenez-le ! J’en rachèterai un autre, je n’ai pas de temps à perdre. Maintenant si vous voulez bien m’excuser…», dit-il en tentant de cacher sa peur.

Ce n’était pas le moment de perdre la face devant ces vermines, il se dirigea vers la porte d’acier et la verrouilla derrière lui. Bien qu’il y ait un autre couloir menant à une sortie de secours, il pouvait quand même gagner du temps. Il jeta un regard derrière son épaule à la jeune femme que son vice capitaine transportait. Elle était si jeune, elle ne devait pas être âgée de plus de dix-sept ans, mais cela n’avait pas d’importance, l’impératrice ne la voulait que pour des renseignements alors elle allait la garder en vie. Tout ce qui comptait c’est qu’il avait la Silvite maintenant.

Que faire au sujet de ce raid ? Alfonso ne pouvait pas se permettre d’avouer un tel échec à l’impératrice. Il détestait lui mentir, mais il se devait de sauver son honneur. S’il voulait prendre la place de Galcian, il ne pouvait pas faire autrement. Il devait inventer quelque chose. Il jeta un regard à son adjoint et c’est là qu’une idée lui vint en tête, cruelle, mais Alfonso se justifia en se disant que ce n’était que pour le bien de l’empire. Cela vaudrait bien un petit sacrifice...

Les deux Valuans se dirigèrent vers la salle des canots de sauvetage. Le vice capitaine déposa l’adolescente sur le sol pour actionner les commandes permettant d’ouvrir la coque du vaisseau. Alfonso plissa les yeux lorsque la lumière commença à entrer. Le soleil se levait, toutefois ce n’était pas le moment de rester là à l’admirer. Son adjoint était encore dos à lui, c’était le moment où jamais. L’amiral sortit son sabre et la leva vers l’autre homme.
Ce dernier se retourna juste à temps pour se retrouver juste face à face à la lame. Il eut un sursaut et leva les bras comme pour se défendre.

«S—Sir ! Qu’est-ce que vous faites !?, paniqua-t-il.

-Je ne peux pas dire à l’impératrice que j’ai perdu mon vaisseau de cette façon, une telle faiblesse serait impardonnable. Je regrette mais je vais avoir besoin d’un bouc émissaire et c’est vous qui ferez ce rôle. Je me dois de garder ma glorieuse réputation, c’est pourquoi vous devez être sacrifié. Que les lunes aient pitié de votre âme, dit Alfonso d’un ton pas plus élevé qu’un murmure, mais parfaitement audible.

-Non ! Vous ne pouvez pas faire ça, je vous en prie !!! », Supplia l’autre homme.

Alfonso ne donna que quelques coups de sabre, obligeant son vice capitaine à reculer, ce dernier n’avait pas d’armes, ce ne fut pas bien difficile. Il ne fallu qu’un coup avec le plat de la lame contre son armure pour le jeter par-dessus bord. Le cri de son adjoint résonna pour ce qui semblait être un long moment avant qu’on ne l’entende plus. L’amiral rangea son arme et fixa les sombres nuages des profondeurs célestes, mais fut vite sortit de ses pensées par une voix venant de derrière lui.

« Alors, c’est comme ça que Valua traite son peuple…

Il eut tout juste le temps de se retourner pour faire face à l’adolescent, qui avait ses deux sabres d’abordage en mains. L’autre pirate, elle, se trouvait près de la Silvite.

-Après vous avoir vu tuer de sang-froid un homme sans défense, ne pensez pas que je vais vous laisser vous en tirer comme ça, sortez votre arme Alfonso ! »

L’amiral déglutit et commença à reculer lentement. Ce pirate arrogant voulait le défier ? Il avait eu un entraînement militaire, et bien que son habilité au sabre n’égalait pas celle de sa mère, ancienne première amirale de l’armada, il possédait une bonne technique. Cependant, l’idée de se retrouver dans un vrai combat, contre deux personnes en plus, le terrifiait. Le teint livide de peur, il jeta un bref regard au canot de sauvetage qui se trouvait à quelques mètres.

Sans perdre de temps, il courut vers le canot ignorant le cri que lui lança le pirate. L’autre voleuse, lui lança son boomerang, qu’il réussit à esquiver presque sans efforts. Dans de telles situations, sa rapidité et son agilité naturelle lui étaient très utiles… Il sauta à bord de son canot et en un rien de temps, il mit les moteurs en marche et put s’enfuir avec succès. Cependant, sa mission avait échouée lamentablement. Tout ce qu’Alfonso espérait c’était que l’impératrice croit à son histoire et lui pardonne sa défaite.
Il lui fallu presque une journée pour se rendre à Valua. L’un des navires l’intercepta à mi-chemin et le fit monter à bord pour l’escorter jusqu’à la capitale. Là-bas, il réussit à obtenir une audience avec l’impératrice.
De toute évidence, elle était déçue par les nouvelles que son neveu lui apportait…

« Je suis sincèrement désolée, Glorieuse Impératrice, mais j’ai été trahi par mon adjoint qui a permis à ces hors-la-loi de monter à bord. Je n’ai rien pu faire à par disposer du traître moi-même», lui avait-t-il expliqué.

Cette histoire lui avait permis de s’en sortir relativement bien, cependant au lieu de lui donner une nouvelle chance de récupérer la Silvite, elle ordonna au Grand général de se charger lui-même de cette mission. Alfonso rageait intérieurement, mais ne questionna pas la décision de l’impératrice et se retira dans ses appartements pour la soirée pour réfléchir. À peine deux jours plus tard, il avait reçu la nouvelle que Galcian était en chemin avec non seulement la jeune femme, mais l’équipage de Dyne. Il n’en revenait tout simplement pas, ça semblait beaucoup trop facile. L’empire recherchait ce voleur depuis des années et Galcian l’avait déjà retrouvé comme si rien n’était. Non, ce n’était pas normal. Pour la retrouver aussi vite, le commandant devait savoir exactement où chercher, mais comment ? La même chose c’était produit la nuit où Alfonso était parti en mission. On lui avait donné les lieux exacts où aller pour retrouver la jeune femme. Ça ne pouvait pas être une coïncidence.


Il ne savait cependant pas comment cela était possible… Avec si peu d’informations, Alfonso ne pourrait rien affirmer. Inutile de songer à demander à l’amirale Belleza de chercher au sujet de Galcian et son mystérieux adjoint Ramirez. La jeune femme était de toute évidence amoureuse du commandant et refuserait de coopérer avec lui.
Alfonso était certain que le grand amiral était au courant pour les sentiments de Belleza. Cependant, il ne l’avait jamais ouvertement repoussée. Quelle meilleure façon de manipuler quelqu’un ? Cela le rendait malade…

Le Valuan aux cheveux blonds se rendit à la rencontre des amiraux, perdu dans ses pensées. Il était le dernier arrivé, mais il était ponctuel comme à son habitude. Les autres ne semblaient pas prêter attention à lui tandis qu’il se rendait à son siège, sur le côté droit d’une longue table rectangulaire à côté de Belleza et face à l’amiral Grégorio. Une seule chaise était vide, celle du vice capitaine de Galcian qui se tenait aux côtés de ce dernier, son regard toujours impassible lorsqu’il fit part à son commandant que tous les amiraux étaient présents.

«Excellent…, murmura-t-il en se retournant, scrutant les cinq officiers.

-Amiraux de Valua, je vous remercie de vous être rassemblés aussi rapidement. Je viens vous annoncer que nous avons capturé la Silvite avec succès

-Pardon !? Qui a accomplis cela ?, s’étonna le deuxième amiral Grégorio.

-Hehe… Évidemment, c’est moi qui la retrouver en premier, mais mon propre vice-capitaine m’a trahi, permettant aux pirates de monter à bord de mon vaisseau et de s’en emparer, expliqua Alfonso, devenu habitué de réciter le même mensonge.

-Une minute ! La Silvite est une femme alors ! Comment est-elle ? Est-ce qu’elle porte du cuir ? J’aime mes femmes folles et sauvages », commenta le troisième amiral Vigoro, bavant presque en y pensant.

Évidemment, il fallait que cet homme sorte une réplique de ce genre… Alfonso se demandait encore ce qu’il faisait ici. Vigoro était l’un des commandants le plus fort, redouté par ses stratégies d’attaque, mais en vérité, ce n’était qu’un coureur de jupons à l’intelligence d’un babouin. La quatrième amirale, Belleza prit la parole cette fois-ci, coupant court ses fantasmes :

« Vous n’avez pas de chances, Vigoro. Elle est tout à fait le contraire. Son nom est Fina, elle est plutôt du genre timide et réservée. En ce moment, elle doit sûrement être emmenée au palais.

-Très bien, amirale Belleza… Je vois que vous n’êtes pas notre experte en espionnage pour rien », commenta l’homme à côté d’elle.

Il s’agissait du cinquième amiral, De Loco… Alfonso n’avait aucune idée s’il s’agissait de son véritable nom ou seulement un surnom qu’il avait choisi de garder. Ce qui était sûr, c’est que tous les deux ne s’appréciaient pas du tout. La seule et unique fois où ils étaient assis l’un à côté de l’autre s’était résulté en une rencontre très peu productive et en commentaires acerbes de la part d’Alfonso et en menaces impliquant des explosifs de la part de De Loco. Ce dernier eu un sourire en coin en ajoutant, un peu pour lui-même :

« Bien sûr, étant à la tête du développement d’armes, je suis vraiment intéressé par la technologie de la civilisation d’argent ! »

Voilà qui était une remarque des plus intéressantes, pensa sarcastiquement Alfonso. Ça ne prenait pas un génie pour savoir que tout ce qui importait pour cet homme c’était la construction de machines aussi grotesques les unes que les autres… Toutes désignées pour affliger le plus de souffrances possibles à leur victime. Pourquoi De Loco avait-t-il obtenu ce rang ? Galcian avait dit qu’il avait besoin de son savoir et de son intelligence. Effectivement, Valua avait connu une grande avancée technologique depuis son arrivé dans leur rang, mais Alfonso s’en serait bien passé…

Il fut sorti de ses réflexions lorsque Galcian reprit la parole.

« Je vais retourner au palais impérial et attendre les ordres de Sa Majesté pour commencer la recherche des cristaux. Fina notre nouvelle… alliée va nous aider à retrouver les six cristaux de lune qui se cachent un peu partout dans le monde. Quant à vous, Alfonso…, commença-t-il avant de faire une courte pause, se tournant vers le concerné.

-Vous avez menti dans votre rapport. Par conséquent, vous serez rétrogradé et envoyé dans la région d’Ixa’Taka pour une durée indéterminée.

-Q—Quoi !? Vous croyez que j’ai menti, milord ? Haha..ha… Comment pouvez-vous m’accuser d’une chose pareille !?, s’exclama Alfonso, devenant de plus en plus nerveux.

-Vous avez déserté votre vaisseau et votre équipage durant l’attaque des pirates de l’air pour sauver votre peau. Les pirates ont relâché l’équipage avec votre navire peu après. Ils sont revenus à Valua récemment et nous ont rédigé un rapport complet et PRÉCIS.

Alfonso ouvrit la bouche, comme pour dire quelque chose, mais la referma aussitôt, ayant complètement perdu ses mots.

-Notre armada est invincible, montrer tout signe de faiblesse est impardonnable. Je crois que vous n’oublierez pas cela », termina Galcian, mettant fin à la réunion par la même occasion.

Alfonso sortit presque en coup de vent après cette humiliation, mais il pouvait quand même entendre au passage les ricanements moqueurs de De Loco. Quel insolent ! En se remémorant toute cette journée, à la sortie de la grande forteresse. Cela ne pouvait pas aller plus mal ! Il marcha dans les rues du haut quartier de Valua, prenant l’air un peu avant de rentrer chez lui. C’était encore le milieu de la journée, mais cela se remarquait à peine dû à l’obscurité constante du ciel de Valua.

Il passa à côté d’un homme qui semblait chercher quelque chose. Alfonso n’y prêta pas trop attention et poursuivit sa marche. Cependant, en passant près de lui, il l’entendait murmurer, d’une voix assez forte pour être entendue.

« L’empire envoya l’homme assoiffé de sang au continent béni par la nature. Là-bas, il déchaînera sa folie à sa guise jusqu’à ce qu’il soit intercepté par le bandit au cœur pur. C’est à ce moment que la date de sa mort sera décidée… », Récita-t-il, en continuant de regarder le sol.

Alfonso haussa les sourcils en observant l’inconnu. C’était bien la première fois qu’il voyait cet homme. Dans les hauts quartiers de Valua, les nobles se reconnaissaient un minimum, soit par réputation ou dans les soirées mondaines. Cependant, il ne le reconnaissait pas et l’inconnu et ce dernier continuait de l’ignorer en murmurant ses paroles. Alfonso soupira, agacé. Encore un lunatique à Valua ? Cette pensée lui rappela son collègue, De Loco. Dans un élan de frustration, l’homme aux cheveux blonds donna un coup de pied sur la première chose qui se trouvait sur le sol pavé : un morceau de métal. L’individu se retourna, alerté soudainement en voyant le fragment métallique. C’était donc ça qu’il cherchait ? Un simple déchet à première vue, mais lorsque le morceau tomba dans le vide l’étranger paniqua. Non, ce n’était pas de la panique. Alfonso pouvait voir la démence dans ses yeux et recula d’un pas, effrayé par cette réaction inattendue. Jusqu’à maintenant, l’autre homme était dans son monde…

« Vous ! Qu’avez-vous fait ?! Imbécile !! Je ne pourrai pas… Après ces années de recherche ! », S’écria-t-il.

Alfonso sortit son sabre de son fourreau lorsque le dément s’approcha, se rappelant qu’il n’avait emmené que son arme ornementale. Cela devrait suffire, mais allait-il vraiment agresser un noble de son rang au milieu de la rue ? Un soldat qui se trouvait à proximité ne tarda pas à intervenir. L’étranger le remarqua et courra aussitôt.

« Ne le laissez pas s’échapper ! », ordonna Alfonso.

Quel idiot, il se dirigeait droit dans une ruelle, le soldat allait sûrement le rattraper en un rien de temps. L’amiral se contenta d’attendre que le garde revienne en ramenant l’attaquant, un faible sourire en coin. Peut-être qu’assister à son arrestation mettrait un peu de positif dans sa journée. Sa joie fut de courte durée lorsque le garde revint.

« Sir ! Il a disparu !, s’exclama-t-il.

-Quoi !? Il n’a pas pût aller loin, il était dans une impasse !, s’écria Alfonso.

-Je le sais, mais…, commença l’autre Valuan.

-Assez ! Hors de ma vue », interrompis l’amiral.

L’autre homme se dépêcha de partir avant que son supérieur n’ait le temps de demander à ce qu’il soit renvoyé.

« Quel incompétent… », Pensa Alfonso amèrement.

Il rentra aussitôt chez lui et sans dire un mot, sans donner aucun ordre à ses servants, il s’en alla dans sa chambre pour s’étendre sur son lit. Le jeune homme fixait le plafond d’un regard absent. Sa journée n’avait été qu’un avant-goût des mois à venir. Des mois dans la région d’Ixa’Taka… Un continent où l’électricité n’existe pas, peuplé de sauvages dans d’immenses jungles remplies d’insectes répugnants. Alfonso avait des frissons en imaginant ces terres putrides. En plus, il aurait à supporter De Loco là-bas. Ce dernier était en charge de l’occupation du continent. Sa patience allait être mise à rude épreuve, il le sentait.

Il se rappela brièvement de la première fois qu’il l’avait rencontré… Non, la seconde fois plutôt, peut-être un an et demi avant. Alfonso ne voulait même pas penser à cette première rencontre, ne voulant pas se remémorer ses seize ans. C’était quand même une bonne époque, malgré le fait que Galcian était le commandant à cette époque. Il commençait juste à recruter des nouveaux amiraux parmi ses soldats, dont Belleza. Alfonso avait une rencontre avec l’impératrice cette journée là et il était arrivé un peu en avance. Il avait profité de ses quelques moments de libre pour se promener dans les couloirs.

C’est là, qu’il LE vit. Il ne l’avait pas reconnu sur le coup puisque tous les deux avaient vieilli et De Loco était encore plus étrange que lorsqu’il l’avait vu dans sa jeunesse. Ses cheveux en coupe champignon autrefois d’un noir de jais étaient mauve, ses yeux noirs cachés sous d’épaisses lunettes à monture rouge. Ses habits étaient assez… extravagants. Il portait un uniforme vert et or, décoré de deux serpent de chaque côté du bas de son torse et un pantalon noir ridiculement large et des bottes vertes avec le bout retroussé vers le haut. Alfonso se souvenait que lorsqu’il l’avait croisé, De Loco lui faisait penser à un Leprechaun. Ce qui avait attiré le plus son attention était un appareil doré sur son torse et son dos, mais surtout l’hideux dôme jaune semi-transparent, couvrant sa tête. Il y avait des pièces métalliques en cuivre, des boutons ? Il ignorait à quoi ça pouvait bien servir, mais on aurait dit que ça formait un visage souriant, même si l’homme à l’intérieur ne souriait pas du tout.

En fait, il semblait dégoûter tandis qu’il regardait l’une des tapisseries. Alfonso y jeta un coup d’œil. C’était une décoration de velours rouge et or montrant l’emblème de la famille royale, une tête de dragon, avec la devise de leur empire en dessous. Pas de quoi en faire toute une histoire. Alfonso la trouvait belle, mais il l’avait vu si souvent qu’il s’en était lassé. Seulement, cet homme l’irritait. Depuis le temps qu’il se tenait là, il aurait dût le remarquer, mais cet inconnu continuait de l’ignorer. Alfonso se demandait bien ce qu’il faisait dans le palais.

« Vous barrez le chemin, lui dit Alfonso d’un ton hautain.

-…Je crois qu’il y a assez de places dans ce couloir pour une rangée de dix soldats, répondit ce dernier, sans même le regarder.

- Comme s’il y avait de la place pour des individus dans votre genre… Savez-vous au moins qui je suis ?

- Je devrais le savoir ? Honnêtement, je m’en fiche »

Quelle insolence ! Alfonso posa sa main sur le manche de son sabre, sentant qu’il perdait patience. Juste la voix grinçante de cet homme et son attitude le faisait sortir de ses gonds.

« Vous avez de la chance que je ne veuille pas souiller ma lame et le sol de votre sang, sinon je vous aurais déjà découpé pour un tel affront, menaça l’amiral.

Cette fois-ci, le « farfadet » se tourna vers lui, riant. Alfonso réprima difficilement un frisson. Ce rire lui faisait presque penser au boogeyman dans les histoires d’horreur qu’il avait entendu étant enfant.

- Et bien, allez-y ! Vous n’oseriez jamais, ce n’est qu’une excuse ! J’ai entendu parler de vous… Vous devez votre statut grâce à une bonne famille et l’impératrice vous aime bien aussi. Cette vieille dame doit bien apprécier toute les heures que vous passez devant le miroir pour—

- ASSEZ ! Jamais je ne tolérerais un tel outrage contre Sa Majesté !! », S’écria le noble, devenu écarlate.

Deux gardes arrivaient justement et c’était bientôt l’heure de la rencontre avec l’impératrice. Cela tombait à merveille…

« Vous ! Jetez cette vermine dehors !, ordonna-t-il.

- Mais, Lord Alfonso…, commença l’un des soldats.

- Vous discutez les ordres !?

- Euh… Non ! Bien sûr que non !, Répondit le deuxième.

- Que faites-vous !? », S’écria l’étranger.

Tous les deux prirent le petit homme, chacun par un bras, le soulevant de terre presque sans difficulté. Le troll devenait rouge comme une pivoine en se débattant, criant injures et menaces alors qu’il se faisait emmener dans les couloirs. Alfonso ne put qu’esquisser un sourire, il allait être en retard, mais il avait une bonne raison. Sans perdre de temps, il se rendit dans la salle du trône, s’inclinant respectueusement devant l’impératrice.

« Veuillez m’excusez de mon retard, je veillais seulement à régler un certain détail concernant—

- LÂCHEZ-MOI !!! JE VOUS JURE QUE VOUS ALLEZ BRÛLER DANS UN BRASIER !!!

Alfonso se releva, les yeux ronds et la bouche ouverte d’horreur. Ces imbéciles venaient de ramener ce fou furieux devant Sa Souveraineté !
Cette dernière semblait aussi choquée que lui. Galcian, lui ne faisait que ricaner à voix basse.

- C’est ce que je constate… Gardes relâchez cet homme », ordonna-t-il toujours avec un mince sourire.

Une fois relâché, l’individu s’époussetait en relâchant quelques jurons à voix basse. Le premier amiral ne voyait vraiment pas en quoi la situation était amusante. De quel droit ramenait-il ce dément ? Il ne pouvait pas laisser passer ça !

« Votre Majesté ! Permettez-moi de protester ! J’ai demandé à ce qu’il soit jeté dehors, car il nuisait à la paix publique !

- En effet… Galcian pouvez-vous m’expliquer ?, demanda-t-elle, serrant son sceptre assez fort pour que ses jointures deviennent blanches. Elle était aussi agacée que lui.

- Quand j’ai demandé à vous rencontrer, c’était pour une humble requête. Voici l’un de mes soldats, De Loco. Je souhaiterais qu’il soit promu au rang d’amiral, expliqua le Grand Amiral, jetant ensuite un regard sombre au petit homme.

- Oh ! bien sûr, bien sûr, murmura ce dernier avant de prendre la parole, Je suis votre loyal serviteur, dit-il hypocritement en s’inclinant.

- Je vois… Et à quoi peut-il bien servir au sein de l’armada ? »

Alfonso décelait très bien le sarcasme dans la voix de l’impératrice. Ce farfadet, un amiral ? Quelle idée absurde ! Galcian avait sans doute perdu l’esprit.

« De Loco n’est pas un homme à sous-estimer, Votre Majesté. Il a l’esprit vif et il m’a montré plusieurs schémas de nouvelles armes et technologies pour améliorer nos vaisseaux. Il crée des machines exceptionnelles. Elles pourraient éliminer des centaines de nos ennemis—

- Des milliers ! J’ai dit des milliers ! », S’écria De Loco.

Cette fois, le noble ne put réprimer une expression triomphante. Oser prendre la parole sans y être autorisé, l’impératrice n’allait sûrement pas accepter un tel manque de respect. Cependant, son sourire s’effaça aussi vite qu’il était apparu lorsqu’il vit le visage de Sa Majesté s’illuminer. Cet homme avait réussi à capter son intérêt.

« Des milliers, vous dîtes ?

- Oui ! Avec mes nouvelles inventions, Valua sera invincible ! Je peux vous garantir qu’il n’y aura pas un pays qui ne tremblera pas devant la puissance de l’empire ! Je suis prêt à vous faire une démonstration !, s’exclama-t-il, avec un sourire.

-Très bien ! Je veux voir ces armes à l’œuvre dans l’exécution de ce soir. Je rendrai mon verdict par la suite. Alfonso, vous viendrez bien assister à ceci avec nous, n’est-ce pas ?

NON, NON, NON, NON !!!

- Oui… Selon vos souhaits, Votre Majesté », répondit-t-il, faisant une nouvelle révérence, tentant de cacher son dégoût le plus possible.

À la sortie de la salle, De Loco affichait une expression triomphante. Ce n’était que partie remise… Peut-être que l’impératrice allait enfin ouvrir les yeux et mettre cet individu en cellule.

Alfonso n’avait pas du tout hâte à l’exécution. Normalement, voir les pirates de l’air se faire pendre ou couper la tête selon leur crimes, avait quelque chose de relaxant. Il avait même dirigé certaines de ces exécutions avec ses bêtes de combat, écrasant les corps des hors-la-loi. Il aimait bien assister à ce genre de spectacle. Il se disait que la justice avait été faite. Mais ce soir-là, c’était atroce. Même après toutes ces années, il s’en rappelait encore. De Loco avait animé cette soirée et avait emporté des machines toutes aussi grotesques les unes que les autres. Alfonso aurait préférer ne jamais voir ça.

Ces machines meurtrières avaient fait un véritable massacre. Il avait vu l’une d’elles déchirer un corps comme un morceau de cuir. Une autre brûler d’autres pirates tandis qu’une troisième en réduisait d’autres littéralement en bouillie. Le premier amiral avait eu la nausée à plusieurs reprises, mais il avait sût se retenir devant l’impératrice. Il avait même eu pitié de ces victimes ! De Loco lui regardait ce spectacle macabre en riant tout le long de l’exécution. Malheureusement pour Alfonso, l’impératrice avait beaucoup apprécié et le dément fut promu cinquième amiral de l’armada et fut chargé du développement des armes et des vaisseaux. Alfonso avait spécialement demandé à ce que le sien, le Cygnus, soit construit par un autre ingénieur, de peur de retrouver une bombe ou que les moteurs soient sabotés.

Depuis ce jour, ils s’étaient toujours évités. Chacune de leurs rencontres se finissaient en conflit. Et voilà qu’il se retrouvait à supporter De Loco pendant plusieurs mois… Galcian voulait-t-il sa mort ? Le jeune homme rangea son épée ornementale dans son placard pour prendre son véritable sabre. Il l’a sorti de son fourreau et la contempla quelques instants. C’était une très belle lame, d’une couleur jaune, grâce à la pierre de lune équipée dans son manche, donnant à son arme les propriétés de l’électricité. Elle était bien aiguisée.

Le blond l’avait effleuré de son index et une mince coupure se formait presque aussitôt. Il rangea son arme et posa sa main au-dessus de la coupure. Une lumière verte en émanait tandis que la plaie se refermait. Il avait quelques connaissances de base de la magie verte, utilisant une pierre de lune verte polie comme joyau sur une bague, cachée par ses gants blancs.
Plus il portait les pierres de lunes dans ses bijoux ou son arme, plus l’énergie de la pierre se transférait dans son corps, augmentant son affinité avec l’élément. Cela lui permettait d’utiliser un minimum de magie. Il eut un mince sourire, se disant que si jamais la situation tournait au vinaigre, il saurait s’en occuper une bonne fois pour toute.
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MessagePosté le: 08 Juin 2011, 16:17    Sujet du message: Répondre en citant

Eh bien, je vois que tu as mis plus de détails par rapport à la première version.
J'aime bien. Franchement. J'espère que tu continueras heureux

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MessagePosté le: 08 Juin 2011, 17:42    Sujet du message: Répondre en citant

Je m'arrange pour faire au moins presque 20 pages pour les chapitres, minimum. Plus tard les chapitres seront plus long. Je vais poster le chapitre 2 aussitôt que je vais commencer à reprendre le 3.
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MessagePosté le: 09 Juin 2011, 14:05    Sujet du message: Répondre en citant

J'attends cela avec impatience heureux La lecture du premier chapitre m'a donné envie de replonger dedans ^^
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MessagePosté le: 16 Juin 2011, 13:21    Sujet du message: Répondre en citant

Vive les nuits blanches, c'est fou comment on trouve les idées quand on est fatiguée. Le développement de cette partie de l'histoire est plus lent que Retsuken, mais là je sais où je m'en vais ^^ Je vais faire un retour en arrière plus tard quand je saurai quoi écrire exactement comme prologue. Pour le moment, je présente le chapitre 2. Sur ce, je vais bientôt dormir...

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Chapitre 2 : Chute

De Loco travaillait sur les plans d’une nouvelle arme… Il s’était réveillé au milieu de la nuit, croyant dur comme fer qu’il avait eu un éclair de génie. Ce n’est qu’une fois assis devant son bureau que son élan d’inspiration s’était dissipé. Il se retrouva devant une feuille blanche complètement vide.Tous les plans qu’il débutait finissaient à la corbeille.

Il regarda l’horloge qui indiquait trois heures du matin. Au fond il s’en fichait. Il avait comme devise que dormir c’était pour les faibles. Il s’adossa contre son fauteuil, fixant le plafond. Dans quelques jours, il quitterait Valua pour le continent d’Ixa’Taka. Il se demandait pourquoi cet endroit? Bien sûr, c’était un endroit riche en matériel brut qui n’attendait que lui pour être transformées en sublimes armes de destruction massives…Il ignorait où aller d’autres, mais il avait le pressentiment qu’il aurait pût avoir quelque chose de mieux. À part des forêts et des sauvages, il n’y avait pas de véritables villes à asservir, aucun défi. Aussi, il aurait à supporter cet imbécile, Alfonso, il l’avait détesté, dès leur première rencontre.

Un autre fils à maman qui avait tout ce qu’il souhaitait d’un claquement de doigts. De Loco s’était toujours dit que pour obtenir quelque chose, il faut le mériter. Il avait obtenu son rang à partir de rien. Ça le faisait toujours rire de penser à sa promotion. Honnêtement, il se fichait de ce rang et de Valua ou de cette impératrice. C’est un peu comme ça qu’il s’était découvert des affinités avec Galcian. Aussi loin que dans ses souvenirs, il se rappelait qu’il vivait dans les taudis. Il ne connaissait personne en particulier, il faisait des petits travaux routiniers, mais il était très faible physiquement, il faisait surtout des réparations de petites pièces métalliques et apportait des modifications pour que ça fonctionne encore mieux. Il se démarquait du reste des ouvriers pour son intelligence et sa minutie.

Ce n’était pas forcément pour aider qui que ce soit, il était seulement passionné par tout ce qui concernait le métal et les machineries, mais surtout, il avait une soif meurtrière. La nuit, il imaginait des scènes où ses machines semaient la destruction. Tous ceux qui osaient le regard de travers avec arrogance ou ceux qui le rabaissait et se moquaient finissaient écrasés et broyés. Son imagination morbide lui procurait un certain divertissement après les longues heures de travaux sous-payés qu’imposait la vie dans les bas quartiers. À l’époque ce n’était que des fantasmes violents qu’il ne pensait pas pouvoir mettre en œuvre.
Un jour, cependant ses talents avaient finis par parvenir aux oreilles de l’un des amiraux de l’armada, Galcian. Ce dernier le recueilli sur-le-champ et en fit un de ses ingénieurs et membre de son équipage. Il ne tarda pas à rejoindre l'armada et à intégrer la haute société, Galcian lui apprenant comment un noble devait se comporter.

Lui, un orphelin sans nom, un noble du jour au lendemain. Le destin lui avait joué un drôle de tour. Peu à peu, il se fit connaître, mais son comportement lui avait valu toute une réputation. On l’appelait même De Loco, « le fou ». Pourquoi pas? Un nom c’est un nom… Et puis l’opinion des autres importait peu. Il travaillait dans ce qu’il voulait et personne ne lui posait de questions… Ah, à part une fois, la fameuse rencontre avec Alfonso. Il devait avoir dix-sept ans à l’époque si ses souvenirs étaient bons. Malgré tout ce qu’il pouvait penser et malgré sa haine contre lui, il devait reconnaître que dans ce temps-là, Alfonso avait manifesté un minimum d’intérêt et lui avait demandé qui il était avant de juger.

Mais tout cela avait été ruiné le soir même, il préférait oublier ça. Ça ne changeait pas son opinion actuelle. Un lâche et un insolent égoïste. Il pouvait continuer pendant des heures à énumérer ses défauts, mais il n’était pas resté réveillé pour perdre son temps. Il se leva, laissant encore une feuille blanche parmi un tas d’autre chiffonnées… Il pourrait toujours marcher un peu pour réfléchir. Il n’y avait personne à cette heure-ci. Tant mieux, il préférait éviter les foules autant que possible. Aucun bruit à l’extérieur, à part l’occasionnel grondement du tonnerre, perturbant le silence de temps à autres. Jusqu’où se rendrait-t-il avec ses inventions? Il avait d’autres ambitions et il n’avait pas l’intention d’obéir à cette impératrice encore longtemps. Il ne devait rien à cette femme après tout.

Ses pensées furent interrompues lorsqu’il se sentit soudainement observé. Il se retourna, scrutant les alentours, la paranoïa l’avait déjà envahie. Il détestait ça plus que tout, se faire suivre et espionné. Ça arrivait de plus en plus fréquemment. Quelqu’un l’observait, le suivait, de plus en plus… De Loco transportait toujours un petit pistolet sur lui, caché sous sa chemise verte. Il n’allait pas hésiter à l’utiliser!

« Lâchez votre arme… C’est inutile! », Lui dit une voix.

L’amiral sursauta. Qui avait dit ça? Il avait beau chercher, mais il ne trouvait pas la source de la voix. Il recula, sentant son cœur battre à tout rompre. Il détestait, il détestait ça au plus haut point! Quelqu’un le menaçait dans l’ombre et il n’avait absolument aucun contrôle sur sa situation! La paranoïa se tissait dans son cerveau au fur et à mesure que les secondes avançaient, baignées d’un silence lourd.

« Qui êtes-vous?, souffla-t-il, cherchant encore autour de lui.
Aucune réponse ne venait.

-QUI ÊTES-VOUS!? », S’impatienta-t-il, les sueurs froides perlaient sur son front plissé par le stress.

Quelques lumières s’allumaient autour de lui, dans les manoirs les plus proches. Son dernier cri semblait avoir réveillé quelques personnes, mais il s’en fichait en ce moment. Il frôlait la crise d’asthme, son dôme d’oxygène se mettait à fuir quelques peu. La voix revint, mais elle semblait s’éloigner.

« C’est bon… Ce n’est pas moi qui veut votre mort, mais si vous tenez à la vie, trouvez un moyen d’éviter cette mission à Ixa’Taka »

Puis, il n’y eu plus rien, plus le moindre bruit. L’inconnu devait être parti. De Loco soupira et se retourna pour rentrer chez lui et vit au passage une femme qui le regardait à travers sa fenêtre, les sourcils froncés, le regardant de haut avec cet air de dédain. Est-ce que toutes les femmes du Haut-Valua naissaient avec cette expression?

De Loco finissait par se le demander... Bien sûr il se doutait bien de ce qu’elle devait penser, c’est toujours la même chose. Ils le prenaient tous pour un schizophrène et voulaient sûrement le faire enfermer tôt ou tard. Non, Galcian lui avait juré que tant qu’il offrait ses services à l’armada, jamais il ne serait emprisonné. Il lui avait promis un bel avenir, un rang prestigieux. De Loco s’en foutait bien, tant qu’il avait la liberté.
Il rentra chez lui et se coucha directement sur son lit, fixant le plafond, repensant à cette étrange rencontre. Il n’avait jamais vu la personne qui lui avait parlé. Que voulait-t-il dire à la fin? Ne pas occuper le continent d’Ixa’Taka?

Il le menaçait de mort s’il quittait Valua? Ah! Il aimerait bien le voir l’en empêcher. Il n’allait pas être seul cette fois-ci, il aurait ses gardes si jamais la situation tournait mal. Qu’avait-t-il à craindre? Il finit par s’endormir après ses réflexions, il partirait dans trois jours et le lendemain, il assisterait à une belle exécution : Dyne Inglebard, le Blue Storm et son équipage. Une fois encore, le commandant Galcian avait réussi là où Alfonso avait échoué. Il avait capturé le pirate en même temps que la Silvite et l’avait gardé en prison le temps de l’interroger.
Lorsqu’il se réveilla, il était relativement de bonne humeur. Il se changea et ajusta un peu son dôme de verre avant de le remettre. Il arrivait à respirer relativement bien, mais aussitôt qu’il inhalait de l’air moindrement pollué provenant du Bas-Valua, il se mettait à tousser et avoir des problèmes. On n’était jamais trop prudent après tout. Il se rendit vers son placard et en sortit une boîte de couleur ébène, contenant une fine seringue argentée et des petits flacons.

Chaque fois qu’il devait manger ou boire, il devait retirer son scaphandre ensuite le remettre et le réajuster, résultant en une perte de temps incroyable. Une fois de temps en temps, il s’injectait les nutriments nécessaires pour tenir la journée. Une fois terminé, il regarda l’heure, jugeant qu’il était le temps d’y aller. Il sortit aussitôt, ne voulant rater ça pour rien au monde. Au passage, il croisa la même femme que la veille, qui lui lançait toujours un regard noir. De Loco ne pouvait pas faire autrement que ricaner en passant devant elle. Les nobles étaient tous les mêmes, toujours à se frustrer à rien alors qu’ils ont déjà tout.

Il monta à bord de l’autorail, une énorme machine qui se déplaçait sur des rails, permettant de se rendre au Colisée ou à la grande forteresse. Il regarda les sombres nuages des profondeurs célestes en dessous de lui, voyant les éclairs frapper de temps à autres, faisant trembler quelque peu l’autorail, on pouvait entendre un peu les cliquetis des rails, mais il s’y était habitué. Ces rails étaient solide, il les avait bien observé et avait veillé à examiner l’autorail chaque année pour faire en sorte qu’il n’y ait aucuns problèmes techniques. L’autorail s’arrêta finalement et les nobles débarquèrent, se dirigeant déjà vers les premières loges. Une fois arrivé, il s’accota sur la bordure du balcon de pierre, attendant le spectacle avec impatience.

L’impératrice était installée sur son fauteuil, un peu plus haut avec le prince de Valua. Ce dernier avait la tête baissée comme s’il était là à contrecœur. L’héritier était beaucoup trop pacifique à son goût, dommage. Le prince Enrique avait déjà visité son atelier auparavant et avait observé quelques une de ses inventions. C’était bien la première fois que quelqu’un lui posait des questions vraiment pertinentes. L’intelligence était une vertu que De Loco respectait plus que tout, mais méprisait l’ignorance. Parlant d’ignorant, ses pensées furent interrompues lorsqu’il vit Alfonso arriver. Ce dernier lui lança un regard qui se voulait meurtrier, faisant esclaffer De Loco au passage. Il ne pouvait pas manquer cet évènement non plus puisque l’impératrice était présente, mais cela servait juste à lui rappeler son humiliation.


Le cinquième amiral se tourna vers l’arène, voyant les gens du Bas-Valua arriver dans leur compartiment. Cela devait être une consolation pour eux d’une manière, voir des gens dans une situation pire que la leur… Quand le public s’anima, De Loco sut que le spectacle allait commencer. Ses yeux, cachés derrière les verres noirs de ses épaisses lunettes, s'illuminaient. Les étincelles dans son regard pourrait rappeler ceux d'un enfant qui vient juste de recevoir le jouet qu'il attendait depuis longtemps. Les gardes marchèrent, tenant en menottes le capitaine Dyne et deux de ses hommes de main. Il affichait toujours un regard résolu malgré les bleus sur son visage.

Quel imbécile, se montrer aussi confiant alors qu’il se dirigeait vers son bourreau. C’était le premier à mourir, l’un des pirates le plus recherché de l’empire tandis que l’équipage était encore en cage. Pour Dyne et les deux autres, c’était la décapitation, pour le reste de l’équipage, ils allaient envoyer des monstres dans l’arène et les regarder combattre jusqu’à la mort pour faire durer le moment. Il regarda la scène, le sourire aux lèvres jusqu’à ce qu’il remarque un détail, au centre de la place d’exécutions, la grille des égouts s’ouvrit.
Il eut à peine le temps de cligner les yeux que trois personnes en surgirent, deux adolescents et un homme âgé avec un bras mécaniques. L’un des deux plus jeunes fonça sur l’un des gardes, brisant les menottes avec un de ses sabres d’abordage tandis que la jeune fille, armée d’un boomerang ouvrit la cage, libérant les autres. Ils se dirigeaient vers les égouts! De Loco donna un coup de poing sur le bord du balcon. Non, non, non! La dernière chose dont il avait besoin était de voir des trouble-fêtes gâcher le spectacle. Heureusement, le bourreau débarqua suivit de deux mages Valuan, barrant la route au trio d’intrus.

« Insolents! Vous pensez vous en sortirent vivants après avoir privé l’audience d’un tel spectacle!? Ils assisteront désormais à votre mort!, lança l’exécuteur.

- Ils ont déjà eu la chance de nous voir se débarrasser de vos gardes et libérer nos amis, que demander de plus? Au fait, mon nom est Vyse! », Répliqua le pirate avec un sourire en coin.

Cela ne tarda pas à enrager le bourreau qui se lança vers les hors-la-loi. Pendant ce temps, Galcian alla dépêcher ses gardes pour voir trouver les fugitifs, tandis que l’impératrice criait ses hordes comme une furie. Le prince, désormais debout, observait la scène, plus surpris qu’autre chose. Aucun signe d’Alfonso cependant, où était-t-il passé? Tant pis, cela n’avait aucune importance! De Loco se tourna vers l’arène pour assister au combat. L’homme au bras artificiel terrassait l’un des mages tandis que la fille veillait à les soigner. Elle devait avoir une connaissance avancée de la magie verte, elle venait de lancer un sort assez fort pour illuminer le corps entier du jeune pirate et ses éraflures disparaissaient à vue d’œil.

Ce dernier donna une série de coups d’épées à l’exécuteur. Ce dernier était replié, protégé par son armure. Il avait une énorme pièce métallique, couvrant son bras, qu’il utilisa comme un bouclier.
Ces bandits n’avaient plus aucunes chances, De Loco avait déjà vu cet homme écraser lui-même ceux qui survivaient après plusieurs combats dans l’arène. Une charge, et ils étaient tous morts, se disait-t-il avec un sourire en coin. C’est ce que le bourreau fit, son armure s’illuminant, fonçant rapidement vers les pirates, comme si tout son corps s’était transformé en vague d’énergie. Cependant, un autre imprévu se produisit, De Loco le réalisa seulement lorsque l’impératrice laissa échapper un cri. Les pirates tenaient toujours debout, à peine blessés!

« Un bouclier Justice?! Seuls les membres de la famille royale peuvent utiliser cette technique!!! Comment est-ce possible!?

-Je…Je l’ignore, mère! », Répondit nerveusement le prince Enrique, il semblait aussi déconcerté qu’elle.

Cette technique permettait de créer une sorte de dôme de lumière. On le
reconnaissait à l’onde lumineuse autour des trois pirates, qui se dissipa aussitôt. Ce bouclier pouvait parer temporairement même les attaques mortelles. Le jeune homme… Vyse en profita pour se lancer vers le bourreau, déjà à moitié assommé par le boomerang de la fille qui heurta sa tête, levant ses deux sabres d’abordage. Le Valuan s’écroula, inerte et il y eu à ce moment un court silence avant que la foule, surtout constituée d’habitants du Bas-Valua, explose. Ils l’acclamaient! Ils osaient applaudir ce hors-la-loi! Et il eut le culot de lever les yeux, vers eux, avec un sourire avant de se tourner vers la foule, faisant une courte révérence avant de sauter dans la trappe d’où il était venu.

De Loco ne put qu’écarquiller les yeux et rester là sans bouger, ne revenant à la réalité que lorsque Galcian donna des nouveaux ordres à ses troupes. Il allait s’en charger lui-même. Le cinquième amiral demanda à envoyer ses forces également, mais son supérieur refusa. C'était deux jeunes pirates certes braves, mais inexpériencés. Ils savaient bien tous les deux qu'ils n'arriveraient jamais à sortir de Valua, Galcian avait déjà donné l'ordre de faire fermer la grande forteresse. Ils étaient piégés d'une manière ou d'une autre.
Enfin, c'est ce qu'ils croyaient...

L'amiral De Loco c'était rendu aux autorails pour rejoindre la grande forteresse pour constater que le transport était bloqué. Galcian les avait rattrapés alors que les pirates s'étaient infiltrés dans l'autorail où la Silvite se trouvait. Un navire non identifié avait attaqué l'autorail avec l'un de ses canons, séparant les pirates et Galcian. La porte de la Grande Forteresse pivotait pour les empêcher de s'échapper, un de leur vaisseau avait même intercepté leur voilier, mais ils avaient installés un canon harpon, l'une des nouvelles inventions Valuanne.

Même un vaisseau de l'armada ne pouvait rien faire contre une telle attaque, le canon harpon avait assez de puissance pour détruire une petite île. Le plus enrageant c'est qu'ils avaient réussi à s'échapper juste à la dernière minute!
De Loco donna un violent coup de poing sur son bureau, envoyant sur le plancher tous les papiers qui auraient pût se trouver trop près de l'impact. Il resta debout un instant, se forçant à se calmer pour éviter une éventuelle crise d'asthme, son scaphandre commençant à fuir. Assez rapidement, ses lèvres se courbèrent en un mince sourire en coin.

«Ce n'est que partie remise, Vyse, heeheehee... Nous pouvons retrouver la Silvite à n'importe quel moment!», ricana-t-il d'un rire dément.

Il ramassa ses paperasses et les posa sur la table, dans une pile bien nette. Sa journée avait définitivement été gâchée, mais, ses sauts d'humeur avaient quelques avantages, cette fois-ci il avait sût trouver un côté positif. Enfin un adversaire intéressant sur lequel il pourrait tester ses nouveaux canons. D'ailleurs, cela lui donna une idée de génie!

«Euréka!», s'écria-t-il d’une voix triomphante, bien qu'il n'y avait personne pour l'entendre.

Il s'installa à son bureau et commença à travailler sur ses plans. Une torche, pour installer sur son vaisseau, un immense vaporisateur de gazoline. Une étincelle suffisait et boum! La forêt d'Ixa'Taka n'allait pas tarder à disparaître sous les flammes! Il souhaitait que Vyse ne meure pas trop vite, ce serait dommage de ne pas expérimenter cette invention sur un adversaire digne de lui! L'amiral dément semblait avoir oublier l'étrange rencontre et le conseil de l'inconnu.

À ce moment, tellement absorbé dans ses plans, il ne semblait pas avoir entendu les pas qui s'éloignaient derrière lui. Plus que deux jours avant le commencement de la fin. Le temps passa relativement rapidement, l'armada se déployait pour la recherche des cristaux. Belleza partait le matin même en direction de la région de Nasr tandis que les amiraux Grégorio et Vigoro attendaient à Valua de recevoir leurs ordres. De Loco ne tenait presque plus en place sur sa chaise tandis qu'il ramassait ses derniers plans. Alfonso le regardant, le nez légèrement en l'air.

« On croirait voir un enfant..., commenta ce dernier, à côté contre le mur métallique, les bras croisés sur son torse.

-Le seul que je vois dans cette pièce se trouve à côté de moi. Vous manquez à ce point de travail que vous préférez passer du temps en ma compagnie?, lui répliqua De Loco avec un sourire en coin, s'attirant un regard furibond du premier amiral.

-Au contraire, je suis débordé, voyez-vous! Et je dois me rendre à l'évidence, j'aurai à supporter votre présence pendant plusieurs mois et ça ne m'enchante pas du tout!», rétorqua Alfonso, repoussant une mèche de cheveux de son visage.

Le blond ne tarda pas à se faire contredire lorsque son nouveau vice capitaine arriva, saluant ses deux supérieurs, son bras droit ramené sur son torse, déjà revêtit de son armure. Il annonça à l'amiral Alfonso que tous les préparatifs étaient terminés depuis un moment et qu'ils n'attendaient que les prochains ordres pour le départ. Le teint du supérieur devint légèrement rosé lorsque De Loco ricana.

« Oui, très débordé à ce que je vois..., marmonna-t-il, tout en restant parfaitement audible tandis qu'il faisait en sorte que sa pile de papiers soit bien droite.

- Vous pouvez disposez!, lança Alfonso à son adjoint, ignorant complètement la remarque de son collègue.

Il replaça une nouvelle fois ses cheveux qui cette fois-ci n'obstruait même pas sa vue. Le jeune homme avait ce tic plus souvent lorsqu'il était en colère ou nerveux, De Loco l'avait remarqué assez rapidement.

- Oh à propos, ajouta le cinquième amiral en s'adressant au vice capitaine, félicitation pour votre promotion Aleandro.

- M-Merci, milord, balbutia ce dernier, s'arrêtant net dans l'encadrement de la porte.

- Prenez garde à ne pas tuer celui-là, vous venez à peine de l'engager», provoqua De Loco à l'adresse de son collègue.

Le vice capitaine déglutit nerveusement avant de quitter la pièce d'un pas rapide, préférant ne pas assister à la suite. Alfonso s'écarta aussitôt du mur sur lequel il s'était adossé. Cette fois, il n'eut pas le réflexe de mettre sa main sur le manche de son sabre. À en juger par son regard, il semblait prêt à retirer le scaphandre et étrangler De Loco de ses propres mains. Ce dernier le coupa avant même qu'Alfonso n'ait le temps de prendre la parole.

«Ne commencez pas, vous êtes le seul responsable», dit-il, d'un ton calme.

Le blond sortit en trombe de son bureau sans rien ajouter tandis que l'amiral ramasser le reste de ses affaires en sifflant un air incohérent. Une fois satisfait, il quitta la pièce. C'est arrivé dans l'un des couloirs de la grande forteresse, se rendant aux hangars qu'il leva la tête vers les fenêtres. Tandis qu'il observait l'éternel ciel orageux, il cherchait inconsciemment la lune, probablement cachée parmi les nuages. Sans mot dire, il reprit son chemin et se dirigea vers son vaisseau: Le Chameleon.

De Loco ne put s'empêcher d'esquisser un sourire de fierté devant son oeuvre. Il avait face à lui son vaisseau, peint d'un vert foncé, une couleur qu'il aimait bien et parmi la végétation d'Ixa'Taka, il pourrait bien se fondre à l'environnement. C'était un modèle relativement petit comparé aux autres navires de l'armada. Certaines mauvaises langues (dont Alfonso) avaient passé la remarque que c'était le vaisseau le plus laid qu'ils aient vu. Ignorants! Insolents! Il s'agissait d'une nouvelle classe de navire unique en son genre que De Loco nommait U-Boat. D'une forme cylindrique, le Chameleon disposait d'une rangée de trois canons fixe sur chaque côté de la cuirasse. Sur le devant arrondis était disposés trois canons rotatifs appelés canons révolver.

À l'intérieur du toit, les torpilles étaient rangées et le poste de commandement était visible par une petite tour cylindrique, rappelant un peu la forme du scaphandre de l'amiral où un télescope était perchée. De Loco pouvait de cette manière être sa propre vigie de son poste de commandement.

La spécialité du Chaméléon était les attaques furtives, caché dans l'environnement ou parmi les nuages, il repérait les ennemis à distances et pouvait tirer de tous les côtés pour vaincre rapidement ceux qui se tenaient sur sa route. Une machine parfaite selon lui! Rien ne pouvait l'arrêter et encore moins ces habitants du continent de la lune verte. Valua avait déjà occupé ces lieux auparavant et ils pouvaient confirmer qu'il s'agissait d'un peuple primitif, aucunement une menace pour eux.
De Loco monta à bord du Chaméléon, suivit de près par son vice capitaine, Lucas. Après avoir traversé la salle de commandement, il passa une porte métallique et monta les escaliers pour ressortir sur un petit balcon au dessus de la pièce. Installé à son siège de capitaine et face à son tableau de bord, il leva le poing et prit la parole, demandant l'attention du reste de son équipage.

« Tout le monde à vos postes! Montrons à ces sauvages d'Ixa'Taka la puissance de Valua!, s'exclama-t-il.

Certains soldats acquiescèrent avec enthousiasme, d'autres par peur d'attirer la colère de leur capitaine. Il y eut un silence notable suite aux ordres de l'amiral.

-Que faites-vous encore là?, demanda-t-il.

-Euh... Lord De Loco, notre poste est ici... Dans la salle de commandement, bégaya l'un des officiers.

-Silence! En route!», aboya-t-il, détestant se faire contredire.

Aussitôt son équipage s'exécuta, activant les moteurs et les navigateurs allumant les radars, le Chaméléon était prêt à partir. Selon les estimations de l'amiral, ils arriveraient en une semaine ou deux. Les vents étaient favorables et l'océan nord était la voie la plus courte. Le continent de Valua était le plus large d'Arcadia, et la cité était très bien gardée. Le cinquième amiral peinait encore à croire qu'un simple pirate de l'air avait sût y échapper. La seule sortie de Valua, autre que la grande forteresse était entre les chaînes de montagne, qui menait directement à l'océan nord, bordé de récifs de nuages.

La pression était trop forte pour permettre à n'importe quel navire de passer à travers, De Loco travaillait encore pour renforcer les cuirasses des navires Valuan pour qu'ils puissent y arriver un jour. Le seul autre moyen de se rendre à Arcadia était par l'océan Sud, mais les lieux étaient extrêmement dangereux, des tornades s'y formait facilement, rendant les vents violents en permanence. Même avec les meilleurs moteurs, les vaisseaux de l'armada prendraient un mois ou plus à arriver. L'homme aux cheveux violet observa de temps à autre l'écran vert de son radar, rien en vu, à part à quelques mètres du Chaméléon, un point indiquait un vaisseau qui le suivait de près: le Cygnus. Au moins cet imbécile était capable de diriger un minimum l'équipage pour arriver à suivre. Galcian s'était montré trop clément...

Tandis que l'amiral continuait de marmonner ses commentaires sur l'amiral Alfonso, son navigateur continuait d'analyser le radar et vérifier la température. Les premières heures du voyage se déroulaient assez bien, mais il remarqua que le vent se levait assez rapidement. Le Chaméléon résistait bien, mais normalement il y avait moins de rafale de vent dans cet océan...

« Sir, il faudrait peut-être ralentir un peu, je crois qu'une tempête se prépare, prévint-t-il.

-Oh vous croyez? Et alors?! Ce n'est sûrement qu'une brise passagère! Maintenez le cap et la vitesse!, ordonna l'amiral, se levant d'un bond et lançant un regard méprisant, comme pour faire taire son équipage avant d'entendre d'autres répliques.

-Mais enfin... À vos ordres...», soupira le navigateur se tournant à nouveau vers son tableau de bord.

Son adjoint, un nouveau membre de l'équipage se gratta nerveusement la nuque se tournant vers lui.

«Il est toujours comme ça ou il a mit trop de sucre dans son café ce matin?, demanda-t-il d'un ton curieux.

-Tais-toi! Tu n’as pas encore entendu parler de lui? Je peux seulement te dire, que ce n'est pas pour rien qu'il se fait appelé De Loco... Un conseil, si tu tiens à la vie, ne le met pas de mauvaise humeur et apprends à tenir ta langue en sa présence!», l'avertis son collègue, parlant rapidement à voix basse.

Le concerné se rasseya, n'ayant heureusement pas entendu les commentaires à son sujet. Quel voyage ennuyeux... Même avec une vitesse constante, le vaisseau n'avançait pas assez vite à son goût. Comme pour interrompre ses pensées, il y eu un léger bruit de statique lorsque le Cygnus le contacta par la radio. La voix de l'amiral Alfonso s'éleva du tableau de bord.

«De Loco, ralentissez un peu, le Cygnus commence à avoir du mal à suivre avec tout ce vent, le ciel se couvre, commença le premier amiral.

-Votre vaisseau aurait moins de mal à avancer si vous auriez investit votre argent dans l'amélioration du moteur au lieu des décorations!, répliqua-t-il.

-Ce n'est pas le moment! Mes navigateurs me préviennent sur un danger de tornade!

-Absurde! Il y en a surtout dans l'océan Sud!

-Lord De Loco! Le vaisseau ne tiendra pas si on continue d'avancer, nos radars ont commencés à détecter quelque chose!», l'interrompis son vice capitaine.

L'amiral ferma temporairement le signal radio pour observer par lui-même, avant de sortir son télécospe. Son teint se fit rapidement livide lorsqu'il activa le zoom, voyant une tornade... non deux... Trois!?
Il avait entendu parlé de ça, mais il n'y avait jamais vraiment cru. Des gens auraient vu un croisement de trois tornades entre l'océan nord et sud, on l'appelait le Tricyclone. Le Valuan serra les dents avec rage, pourquoi maintenant!?
N'y avait-t-il pas un moyen de traverser ou de l'éviter? Le Chaméléon ne tiendrais peut-être pas et De Loco, aussi fier soit-t-il, le savait très bien, même s'il ne voulait pas se l'avouer.
Comme si ce n'était pas assez, Alfonso le contacta à nouveau.

« Il faut retourner à Valua! Je n'ai pas l'intention de mourir ici!», s'écria-t-il, la panique pouvant se sentir dans sa voix.

L'homme dans le scaphandre donna un violent coup de poing sur son poste, coupant tout contact. Son adjoint Lucas lui conseilla de quitter le vaisseau et se diriger vers les canots de sauvetage. Il était trop tard pour se retourner, même à cette distance, le Tricyclone attirait le Chaméléon, la panique commençant à s'installer dans la salle de commandement, mais il s'en fichait, comme s'il était anesthésié... Rien ne paraissait réel. Les cris semblaient si distants. Il fallait abandonner le Chaméléon?

«Non, c'est impossible... Dites-moi que c'est un cauchemar!, s'écria De Loco, semblait son corps se parcourir de spasmes incontrôlables et sa respiration devenir irrégulière.

-Sir! Reprenez-vous!», lui cria Lucas, attrapant son supérieur par les épaules et le guidant vers le couloir.

De Loco n'eut d'autre choix que de suivre, descendant les escaliers métallique tandis que les lumières commençaient à clignoter. Le courant risquait d'être coupé à tout moment. S'ils n'arrivaient pas à temps, c'était la fin. Le vaisseau fonctionnait presque entièrement à l'électricité, y comprit le mécanisme de la sortie de secours. Lucas hâta le pas, il fallait que l'amiral s'en sorte. C'est à un croisement de l'un des couloirs, menant à la salle des canots de sauvetage que l'un des membres de l'équipage leur barra la route.

« Poussez-vous!, ordonna le vice capitaine, fronçant les sourcils voyant que l'homme était armé d'un pistolet.

-Je me suis engagé dans l'armada pour sortir de la misère pas pour me faire tuer inutilement!», lança l'adjoint du navigateur, pointant son arme sur l'amiral.

De Loco fut vite ramené à la réalité lorsque Lucas le plaqua sur le mur. La balle avait passé entre lui et son supérieur, heurtant le scaphandre, mais manquant la tête. La deuxième balle toucha l'épaule du vice capitaine, la troisième, le bras. Le soldat tira plusieurs coups, dans sa hâte il manqua plusieurs fois sa cible. Lucas, sortit rapidement son propre pistolet et tira, touchant directement la tête, mais recevant une dernière balle en plein ventre. Il s'écroula aussitôt sur le sol... Au moins, il se comptait satisfait d'avoir abattu le traître avant. Son bras tremblant dû à la blessure, il pointa la direction de la sortie à l'amiral.

Ce dernier adressa un dernier regard à l'homme qui lui avait sauvé la vie. Il ne ressentait... Rien. Il partit aussitôt laissant plus qu'un cadavre derrière lui. Une secousse plus forte le fit perdre pied et il tomba, heurtant sa tête contre le plancher de fer. Bientôt tout devint noir, les cris de son équipage, le son du métal qui se tordait, les secousses violentes du navire ne semblaient plus qu'être un lointain souvenir. Avait-t-il perdu conscience ou était-t-il mort? Il ignorait combien de temps s'était écoulé, mais il avait l'impression d'avoir les oreilles bouchées, il entendait des bribes de voix, mais avait du mal à bien comprendre. Tentant de se concentrer sur les voix, il en comprit quelques parties.

« ...Toujours pas réveillée... Rien à faire...»

Sa vision semblait s'éclaircir peu à peu, il voyait une pièce sombre... Des personnes autour d'un lit. Il ne pouvait rien distinguer, mais il y avait une personne étendue, le teint pâle.

«Qui est-ce...?, se demanda l'amiral.

-Ne vous en faites pas pour ça... Vous ne devriez même pas avoir ce genre de rêve. Cette fille dort, mais elle ne se réveillera pas de ci tôt», lui répondit une voix masculine.

Il reconnaissait cette voix! La même qu'il avait entendue à Valua! Cet étranger venait donc le hanter jusque dans son rêve. Soudainement, tout le décor s'effaça comme si on l'avait éjecté de son propre rêve. Ses oreilles semblaient se déboucher à ce moment, il pouvait entendre d'autres personnes, mais cette fois-ci c'était complètement différent. Il pouvait entendre une fille parler.

«Dit, tu crois que ce sont des anges?, demanda-t-elle.

-Je... Je ne crois pas. Tu aurais dût les laisser là-bas, ils ne sont peut-être pas humain et... Tu sais, tous le monde a peur», bégaya la voix d'un jeune homme.

Qu'est-ce qui se passait? Il voulait se lever, mais ses muscles semblaient refuser de lui obéir. Lentement, il ouvrit les yeux pour voir au dessus de sa tête deux grands yeux bleus, le fixant avec curiosité. Heureusement, la personne qui le dévisageait d'aussi prêt s’éloigna un peu, mais sans le quitter du regard. Il avait horreur de ça. De Loco se sentait qu'on envahissait son espace personnel. Les deux prunelles appartenait à... une fille? Elle avait des cheveux rouges très courts et l'air plutôt garçon manqué. Derrière elle, il y avait un jeune homme, peut-être plus vieux qu'elle. C'était difficile à dire... Il semblait terrifié, ses jambes maigres tremblaient frénétiquement. Voyant qu'il venait de se réveiller, le garçon se cacha pathétiquement derrière son amie, qui elle, souriait de toute ses dents.

«En voilà un de réveiller, Maest! Je crois pas qu'il va te manger», dit-t-elle pour le rassurer.

Ce dernier acquiesça, se redressant, montrant sa vraie taille. De loin, il semblait plutôt petit, mais il devait avoir seulement quelques centimètres de moins qu'elle. C'est lorsqu'il s'avança que De Loco pouvait voir un peu plus son visage avec la lueur du soleil. Près de son oeil droit, il avait une fine cicatrice en croissant de lune, une autre sur son nez et sous son oeil gauche, la peau semblait brûlée. Il avait des cheveux bruns mi-longs bouclés, une mèche attachée avec trois perles de différents tons de vert. Le timide prit la parole, cette fois sans bégayer, mais avec une voix basse.

«Vous vous sentez bien?» demanda-t-il.

De Loco ne put réprimer cette fois un roulement de yeux. Il ignorait complètement où il était et il lui demanda s'il allait bien? Il ne répondit pas, regardant un peu autour de lui. Ce qui restait de son scaphandre se trouvait sur une petite chaise de bois. À en juger par la colle liquide, quelqu'un avait piètrement essayé de le réparer. Il se trouvait dans une petite pièce, il y avait une simple commode, le lit où il se trouvait, et une fenêtre, les rideaux écartés laissant entrer la lumière. De Loco fronça les sourcils, sachant tout de suite qu'il n'était pas à Valua, les rayons de ce misérable soleil près de lui l'énervait quelque peu. Il se tourna de nouveaux vers les deux inconnus.

«Où suis-je?», demanda-t-il, le ton impatient.

Toujours avec son sourire, la jeune femme lui répondit qu'il était chez elle, dans le village de... Minkerell? C'était bien la première fois qu'il entendait ce mot. Sous quelle lune se trouvait-t-il enfin? La fenêtre était ouverte, laissant entrer un courant d'air chaud, pourtant la saison froide approchait... Mais c'était une chaleur supportable, ce ne pouvait pas être le continent de Nasr, cependant, peut-être que ce n'était pas loin. Comment s'était-t-il retrouvé aussi loin d'Ixa'Taka?

«...Je me trouve près de la région de Nasr?, demanda-t-il, l'expression de la jeune fille se changea en un regard interrogatoire et celui du jeune homme se faisant plus nerveux.

-Hein? La région de quoi?... Je comprends que vous ne connaissez pas Minkerell, c'est un des trous les plus perdus d'Una, mais je ne vois pas de quoi vous voulez parler. C'est quoi Nasr?, l'interrogea la fille aux cheveux rouge, penchant sa tête légèrement sur le côté avec une expression curieuse.

-Vous vous moquez de moi? Dans ce cas, sous quelle lune somme-nous???», s'impatienta l'amiral.

Cette fois-ci, ils se turent, semblant de plus en plus déconcertés. De Loco se plaqua la main sur le visage en grommelant. Comment pouvait-t-on être aussi ignorant? Et que voulait-t-elle dire par Una, y avait-t-il vraiment un continent aussi reculé à Arcadia? Voyant le manque de réponse, le ton de l'amiral de l'amiral monta.

«Par les six lunes, répondez-moi!!!», s'exclama-t-il.
Le teint du jeune homme devint blême, tandis que la fille gardait les yeux écarquillés.

«Six lunes...? Je crois que vous vous êtes cogné la tête plus fort que je croyais... Vous faites sûrement référence à ce conte, la légende d'Arcadia», dit-elle, se tapant le poing dans la paume de sa main comme si elle venait de se rappeler de quelque chose.

Tout cela devenait beaucoup trop confus pour l’amiral. Un conte? Il n’avait pas le temps pour tous ces enfantillages, il voulait des réponses, mais de toute évidence, il ne les aurait jamais.
Il s’apprêta à se lever lorsque une femme fit irruption dans la pièce.

« Din! Ton autre… invité s’est réveillé. Qu’est-ce que je suis censé lui répondre! Rien ne fait du sens! Il a commencé à parler dans une langue que je ne comprenais même pas avant de… Oh! L’autre est réveillé aussi. Tant mieux ». Dit-elle, remarquant enfin sa présence.

L’autre? Quelle insolente. Enfin à en juger par ses vêtements, c’était une bourgeoise qui ne se rendait pas compte à qui elle s’adressait. Peu importe, d’après ce qu’elle disait, il n’était pas le seul à s’être retrouver ici. Qu’était-il advenu de son vaisseau enfin?
Il arriva à se lever, manquant de trébucher, mais se rattrapa avant que la rouquine approche pour l’aider.

« Ça va aller?, demanda-t-elle.

Qu’est-ce qu’ils pouvaient être énervants avec leur « Ça va aller »… À croire qu’on le prenait pour un invalide!

-Oui, ça va! Je sais marcher! », Répliqua-t-il sèchement, tandis que le garçon manqué cligna des yeux d’un air hébété.

Il sortit de la pièce pour entendre une voix qu’il reconnaissait trop bien… Il la suivit pour arriver dans une autre chambre où un homme, les bras croisés écoutait l’amiral Alfonso se plaindre les sourcils haussés. Les jérémiades du jeune homme s’arrêtèrent lorsqu’il le vit entrer dans la pièce. Le premier amiral semblait tout aussi surpris que lui, le regardant avec des yeux écarquillés.

« De Loco! Vous êtes en vie!, s’exclama-t-il.

-…Tout comme vous », répondit celui-ci d’un ton neutre.

De tous les membres de l’équipage présents dans les deux navires… Pourquoi était-il tombé sur lui? L’autre homme soupira, demandant s’ils voulaient bien coopérer et parler de tout ça calmement. De Loco se demandait vraiment si cela allait être utile. Il avait l’impression que peut importe ce qu’il allait dire, ils ne comprendraient pas plus. Mais les deux amiraux finirent par se faire presque traîner dans la cuisine, prenant place à une modeste table de quatre places.

La fille aux cheveux rouges se dirigea vers une casserole qu’elle avait laissée sur le feu après avoir presque poussé son ami gêné à s’asseoir à table. La femme s’asseya à son tour tandis que son mari resta debout face à eux. Un silence lourd régnait… autre que le fredonnement de la rouquine qui cuisinait.

L’étranger prit finalement la parole, demandant à savoir d’où ils venaient vraiment. Avant que De Loco ne puisse dire quoi que ce soit, Alfonso s’empressa de répondre.

« Nous venons de Valua! Je vous l’ai déjà dit! Est-ce si dur à comprendre!, s’impatienta le noble.

-Oui… Difficile à croire que vous venez d’un continent fictif en fait », leur dit l’inconnu.

Encore cette histoire de continent fictif… De Loco commençait à se poser de sérieuses questions. La fille qui cuisinait se mêla à la conversation.
« Hey! Ce n’est peut-être pas aussi fictif que l’on croit! Je les ai vu tomber du ciel tout à l’heure. Le cratère dans la forêt en est la preuve, non? »
Un cratère dans la forêt? Se pouvait-t-il que?...
Sans dire un mot, De Loco se leva d’un bond, sortant de la maison. En regardant autour de lui, il pouvait voir quelques personnes le dévisager, mais les ignorant, il courut aussi vite qu’il put vers les bois non loin de la maison. Il pouvait voir au loin un peu de fumée…
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